Les Canadiens ne sont pas préparés aux risques d’inondations

MONTRÉAL — Seulement 4 % des Québécois ont pris des mesures pour protéger leurs maisons des risques climatiques comme les inondations, contre 11 % des Canadiens, selon un sondage commandé par le gouvernement fédéral.

À l’approche du dégel printanier et des risques d’inondations, Sécurité publique Canada lance une campagne pour sensibiliser les Canadiens aux catastrophes météorologiques et pour l’occasion, le ministère a demandé à la firme Ipsos de mener une enquête en ligne auprès de Canadiens âgés de 25 à 55 ans.

Prévention des inondations

Le ministère chargé de veiller à la sécurité du Canada conseille aux citoyens d’utiliser des matériaux de construction résistants à l’eau pour les rénovations sous le niveau du sol, de calfeutrer le pourtour des fenêtres du sous-sol et le bas des portes du rez-de-chaussée ou encore de monter les gros appareils ménagers comme les chauffe-eau et les tableaux électriques sur des blocs de bois ou de ciment, entre autres mesures pour se protéger contre d’éventuelles inondations printanières.

Sécurité publique Canada recommande également de s’assurer que la plomberie et les canalisations sont conformes aux exigences.

Seulement 4 % des Québécois auraient pris des mesures semblables, et Santé publique Canada rappelle que le printemps représente la haute saison des inondations. Celles-ci peuvent être causées par des tempêtes violentes ou par des embâcles qui se forment lorsqu’une accumulation de glace bloque les eaux en amont. 

Aux printemps 2017 et 2019, le Québec avait été durement touché par des inondations qui avaient nécessité des milliers d’évacuations et entraîné d’importantes pertes sur le plan matériel et humain.

«Ce que nous recommandons, c’est que les gens communiquent avec leur municipalité et leur province parce qu’elles peuvent donner de l’information spécifique à leur région et pour leur communauté», a indiqué Nicholas Defalco, porte-parole de Sécurité publique Canada.

Toutefois, un récent rapport commandé par ce même ministère au Conseil des académies canadiennes (CAC) indique que les gouvernements canadiens, les municipalités et les provinces, se fient souvent à des données désuètes comme des cartes d’inondation obsolètes.

«Ce que je peux répondre, c’est que Ressources naturelles Canada est en train de faire des mises à jour sur les cartes», a mentionné Nicholas Defalco à La Presse Canadienne, en ajoutant que les citoyens peuvent consulter le site canada.ca, dans la section prévention et inondation, «pour des trucs et des astuces pour bien se préparer».

Au Québec, les citoyens peuvent également consulter le site Géo-Inondations pour savoir si leur maison est située dans une zone inondable, toute en prenant en considération que certaines cartes ne sont pas à jour.

La plupart des Canadiens ne sont pas conscients des risques

Le sondage d’Ipsos «a révélé une faiblesse dans la compréhension des conséquences désastreuses des urgences météorologiques au Canada». 

Ainsi, 76 % des Canadiens ne sont pas conscients des risques pour leur collectivité ou ne s’en préoccupent pas.

«Puisque la vaste majorité des Canadiens n’est pas au courant des risques propres à leur collectivité ou ne s’en préoccupe pas, nous  devons trouver une façon de sensibiliser davantage le public et de favoriser la prise de mesures concernant cet enjeu important. Comme nous continuons à le voir dans d’autres régions du monde, les répercussions liées à un manque de préparation sont beaucoup trop élevées», souligne Sécurité publique Canada dans un communiqué.

Par exemple, souligne Nicholas Defalco, «l’inondation d’un sous-sol coûte en moyenne 40 000 $, donc une petite inondation peut causer des dommages, des gros dommages. Aussi, on encourage les gens à communiquer avec leurs assurances, pour s’assurer qu’ils sont couverts.»

Le tiers des Canadiens ont un plan d’urgence

Trois Canadiens sur dix (29 %) âgés de 25 à 55 ans ont déclaré avoir un plan d’urgence en cas de catastrophes naturelles.

«Il faut être prêt à rester à la maison, pour quelques jours ou peut-être même quelques semaines, ça c’est la première étape» d’un plan d’urgence, indique Nicholas Defalco, «juste au cas que tu ne sois pas capable de partir de chez toi».

Le porte-parole de Sécurité publique Canada ajoute que la deuxième étape d’un plan d’urgence consiste à réfléchir aux différentes façons de quitter son quartier en cas d’une catastrophe qui nécessite une évacuation.

Le sondage, d’un échantillon représentatif de 2022 Canadiens, indique également que près de la moitié des Canadiens, soit 45 %, «soutiennent que la pandémie n’a pas influencé la façon dont ils se  préparent aux catastrophes futures».