La coroner ordonne une enquête publique sur le triple meurtre à Montréal et à Laval

MONTRÉAL — La coroner en chef ordonne une enquête publique sur les décès d’André Lemieux, de Mohamed Belhaj, d’Alex Levis-Crevier et d’Abdulla Shaikh survenus entre le 2 et le 4 août dans la région de Montréal.

La police a tué le suspect de 26 ans jeudi dernier après qu’il a prétendument abattu les trois victimes dans la rue dans une période d’environ 24 heures.

La coroner Géhane Kamel a été désignée par Pascale Descary pour présider cette enquête. Me Kamel sera assistée par un procureur qui sera nommé prochainement.

Une telle enquête est vouée à proposer des pistes de solutions pour une meilleure protection de la vie humaine. Les dates des audiences seront communiquées ultérieurement, a indiqué le bureau de la coroner en chef par communiqué.

En conférence de presse dimanche, la mairesse Valérie Plante avait tenu à rassurer les Montréalais, martelant qu’il s’agissait d’un «événement isolé» et que cela aurait pu se produire n’importe où. Elle a qualifié les événements de «folie meurtrière».

Mardi soir, Abdulla Shaikh aurait abattu deux hommes à Montréal à quelques kilomètres l’un de l’autre en moins de 65 minutes. Environ 24 heures plus tard, un troisième homme a été tué à Laval.

La police a abattu le suspect au Motel Pierre dans l’arrondissement de Saint-Laurent.

La Commission d’examen des troubles mentaux a déclaré en mars que le psychiatre du suspect de la tuerie s’inquiétait entre autres de la violence et de la pathologie psychiatrique d’Abdulla Shaikh.

Cependant, le suspect avait fait des progrès au cours des six mois précédents et avait convenu avec son psychiatre qu’il devait rester en liberté sous certaines conditions.

Le premier ministre François Legault est revenu lundi sur sa déclaration controversée de vendredi, selon laquelle il était «content qu’on soit débarrassé de cet individu-là».

«Ce que je voulais dire, c’est que je suis content que le suspect ait été mis hors de nuire. Évidemment, je ne me suis pas réjoui qu’il est décédé. Il y a des gens effectivement qui ont des problèmes de santé mentale», a dit M. Legault.

La mairesse de Montréal a souligné dimanche que la santé, ce qui inclut la santé mentale, est un champ de compétence provinciale. Elle a affirmé qu’elle avait besoin que le gouvernement du Québec «aide» le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) «à aller de l’avant», sans toutefois détailler ses demandes. Elle a mentionné que la Ville avait des échanges constants avec le SPVM afin d’améliorer les outils en place pour la gestion des cas de santé mentale sur le territoire.

En conférence de presse, elle a vanté à plusieurs reprises le travail des policiers du SPVM.