Drame à Saint-Esprit: le pilote n’avait pas l’autorisation d’atterrir, dit le BST

MONTRÉAL — Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) affirme qu’un pilote qui a heurté et entraîné la mort d’une femme sur un tracteur de pelouse près d’une piste d’atterrissage au nord de Montréal n’avait pas obtenu la permission d’y atterrir.

L’agence indépendante a publié jeudi son rapport sur la collision du 5 juillet 2021 à l’aérodrome de Saint-Esprit, dans Lanaudière, qui était loué et exploité par le club de parachutisme Parachute Montréal.

Le rapport indique que le pilote, qui avait travaillé pour Parachute Montréal dans le passé, mais n’était pas en fonction pour le club ce jour-là, était seul dans un avion monomoteur Nanchang CJ6A et atterrissait pour déjeuner à l’aérodrome après avoir effectué des vols d’entraînement acrobatique.

Il avait communiqué avec le pilote de l’avion du club de parachutisme, un Twin Otter, alors qu’il s’apprêtait à atterrir après avoir largué des parachutistes, et il avait accepté d’atterrir une minute après le Twin Otter.

Le pilote du Nanchang ne pouvait pas voir la piste devant lui en raison de la configuration normale de l’avion lors de l’atterrissage, et l’aile de l’avion a heurté un tracteur de pelouse au moment où il s’attendait à se poser sur la piste. À cause de sa configuration, cet aéronef est associé à «une perte de visibilité temporaire vers l’avant pour le pilote à partir du moment où il amorce l’arrondi», peut-on lire dans le rapport.

La conductrice du tracteur a été blessée mortellement et l’avion a été gravement endommagé, mais le pilote n’a pas été blessé.

L’agence affirme que le pilote pensait pouvoir y atterrir sans l’autorisation légalement requise d’utiliser l’aérodrome. Il n’avait pas notifié l’exploitant de l’aérodrome de son intention avant son vol.

«Cet accident souligne combien il est important que les pilotes obtiennent l’autorisation d’utiliser un aérodrome lorsqu’une autorisation préalable y est requise afin que les exploitants d’aérodrome puissent coordonner les différentes activités qui y ont lieu de façon à ce qu’elles se déroulent en toute sécurité», indique le rapport.

L’enquête a conclu que l’équipe régulière de tonte du gazon du club de parachutisme n’était pas disponible ce jour-là et qu’une autre personne était seule à tondre le gazon.

Il n’y avait pas de procédures écrites pour l’entretien de l’aérodrome, mais selon un accord entre le gestionnaire de l’aérodrome et le sous-traitant, l’herbe ne devait être coupée que lorsque le Twin Otter était au sol et qu’aucun parachutiste n’était dans les airs.

Le BST affirme que son enquête n’a pas été en mesure de déterminer si la conductrice du tracteur était au courant de la présence du Nanchang.

«En outre, les personnes travaillant à proximité d’une piste doivent rester vigilantes et toujours balayer du regard la piste et ses 2 approches avant de s’y engager ou de la traverser», conclut le rapport.