Carney défend la rémunération annuelle de deux PDG nommés, soit plus de 577 000 $

OTTAWA — Le premier ministre Mark Carney défend sa décision de verser aux PDG de deux nouveaux organismes gouvernementaux des salaires annuels supérieurs à ceux de ses propres ministres.

Les conservateurs fédéraux ont critiqué ces nouvelles nominations, annoncées alors que le gouvernement fédéral s’apprête à réduire certaines dépenses de fonctionnement.

Doug Guzman, président-directeur général (PDG) de la nouvelle Agence de l’investissement pour la défense, et Dawn Farrell, directrice du nouveau Bureau des grands projets, gagneront chacun plus de 577 000 $ par an, sans compter la rémunération au rendement.

Les conservateurs fédéraux ont critiqué ces nouvelles nominations, annoncées alors que le gouvernement fédéral s’apprête à réduire certaines dépenses de fonctionnement.

M. Carney a affirmé que leurs responsabilités au sein des deux nouveaux organismes – créés par son gouvernement cette année pour accélérer le processus d’approbation administrative – seront «énormes».

Le premier ministre a ajouté que Mme Farrell devra «contribuer au développement de projets, de pipelines, de captage du carbone, d’éoliennes en mer, de nouveaux ports et d’autres projets de développement, de manière à les concrétiser rapidement, générant ainsi des dizaines de milliards de dollars d’activité économique pour ce pays».

En outre, il a déclaré que M. Guzman contribuerait à «développer nos industries de la défense et des secteurs connexes à des niveaux considérables», ce qui exige le leadership de quelqu’un qui «sait comment y parvenir».

«Nous devons réussir. Nous avons besoin des meilleurs candidats», a indiqué M. Carney lorsque La Presse Canadienne l’a interrogé sur ces nominations lors d’une conférence de presse en banlieue d’Ottawa vendredi.

Dans une publication sur les réseaux sociaux cette semaine, le chef conservateur, Pierre Poilievre, a critiqué la nomination de M. Guzman par le premier ministre, qui a auparavant occupé des postes de direction à la Banque Royale du Canada et chez Goldman Sachs.

Il a écrit sur X que M. Carney alourdissait la bureaucratie et donnait à «des amis banquiers d’énormes chèques de paie financés par les contribuables».

Tout en défendant ses choix, le premier ministre a également déclaré que Mme Farrell et M. Guzman subiraient des baisses de salaire en quittant le secteur privé.

«Je pense que vous constaterez que leur salaire, lorsqu’ils étaient PDG en secteur privé, était considérablement plus élevé que leurs échelles salariales», a affirmé M. Carney, ajoutant que d’autres PDG de sociétés d’État perçoivent des salaires dans cette échelle.

Mme Farrell, qui vient du secteur de l’énergie, a été PDG de Trans Mountain et a également dirigé TransAlta.

Les salaires des deux nouveaux PDG sont présentés sous forme d’échelles salariales dans leurs documents de nomination – décrets approuvés par le Cabinet – la fourchette supérieure étant fixée à 679 100 $.

Ce chiffre n’inclut pas les primes de rendement.

La prime de rendement maximale à leur niveau – PDG de société d’État 8 – représente 33 % de leur salaire, selon des informations publiées en ligne par le Bureau du Conseil privé.

Lorsque Mme Farrell a témoigné devant le Comité de l’environnement de la Chambre des communes jeudi, le député du Bloc québécois Patrick Bonin a demandé quel serait son salaire annuel.

Mme Farrell a déclaré ne pas en être vraiment certaine, mais que ce salaire se situerait autour de 700 000 $ par an, avec les primes.

Le premier ministre lui-même gagne près de 420 000 $, tandis que ses ministres et secrétaires d’État gagnent 309 700 $ par an, selon les informations publiées par la Bibliothèque du Parlement.