Carl Girouard était calme lors de son arrestation, selon les premiers intervenants

QUÉBEC — Les policiers et les premiers intervenants qui ont croisé l’auteur des meurtres au sabre dans le Vieux-Québec en 2020 n’ont rien trouvé d’inhabituel dans son comportement, ont appris les jurés au procès, mercredi.

Carl Girouard a été décrit par plusieurs témoins comme un homme calme, coopératif et attentif alors qu’il est arrêté près de l’«Espace 400e», emmené à l’hôpital et plus tard transporté dans un centre de détention.

Girouard, 26 ans, est accusé de deux chefs de meurtre au premier degré relativement à la mort de Suzanne Clermont, 61 ans, et de François Duchesne, 56 ans, le 31 octobre 2020. Il est également accusé de cinq chefs de tentative de meurtre pour avoir prétendument blessé cinq autres personnes avec un sabre ce soir d’Halloween 2020.

Le juge Richard Grenier, de la Cour supérieure, a déjà expliqué aux jurés que Girouard admettait les gestes posés ce soir-là, mais qu’il soutiendra qu’il n’était pas criminellement responsable au moment des faits parce qu’il souffrait d’un trouble mental.

L’agente Audrey Boulet, une policière qui a participé à l’arrestation de l’accusé, aux premières heures du 1er novembre 2020, a déclaré que Girouard était obéissant et semblait cohérent quelques instants après sa détention.

«Il semblait attendre les policiers»

L’agente Boulet a déclaré au tribunal que lorsqu’elle et son partenaire, Dany Gauthier, se sont approchés de Girouard, il semblait attendre l’arrivée des policiers. Les policiers lui ont dit de laisser tomber son sabre, et il a obéi, a déclaré l’agente Boulet, ajoutant que Girouard suivait toujours ses ordres alors qu’il était menotté.

Mme Boulet a déclaré que le suspect n’avait pas de pièce d’identité sur lui et a refusé de décliner son identité: il lui a plutôt dit de vérifier son véhicule Saturn noir 2006 garé près du Château Frontenac.

La policière a indiqué aux jurés qu’elle était avec Girouard pendant plusieurs heures après son arrestation, y compris à l’hôpital, où il avait été emmené par mesure de précaution. L’agente Boulet a déclaré qu’elle l’avait aussi escorté dans un centre de détention après son congé de l’hôpital. 

Elle a indiqué aux jurés que selon les observations des policiers, le suspect était calme, qu’il s’était conformé aux ordres et ne tenait pas un discours décousu ou incohérent.

Un ambulancier et un enquêteur 

Le jury a également entendu mercredi le témoignage de Pierre-Luc Laflamme, un ambulancier qui s’est occupé de Girouard tout de suite après son arrestation. L’ambulancier a lui aussi témoigné mercredi que le suspect était calme — alors qu’il ne s’y attendait pas, étant donné les circonstances. M. Laflamme a déclaré que Girouard répondait à ses questions, avant de s’arrêter subitement. 

Les jurés ont aussi entendu mercredi le témoignage d’un enquêteur du Service de police de la Ville de Québec, qui a interrogé Girouard pendant plus de cinq heures. 

Le lieutenant-détective David Gionet a déclaré aux jurés que l’accusé avait gardé le silence tout au long de l’interrogatoire, même si un contact visuel était établi et que le suspect semblait comprendre ce qu’on lui disait.

M. Gionet a indiqué qu’il n’avait jamais réussi à convaincre Girouard de répondre aux questions: le suspect n’a ouvert la bouche en sa présence que pour réclamer la présence de son avocat.