Une carte datant de la DGM provoque une chasse au trésor dans un village néerlandais

OMMEREN, Pays-Bas — Une carte dessinée à la main sur laquelle un X rouge désigne possiblement l’endroit où des bijoux volés par les nazis dans une banque ont été enterrés est à l’origine d’une chasse au trésor frénétique dans un petit village néerlandais plus de 75 ans après les faits.

Armés de détecteurs de métal, de pelles et d’une copie de la carte sur leur téléphone, des aventuriers ont envahi le petit village d’Ommeren, qui compte 715 habitants, à 80 kilomètres au sud-est d’Amsterdam, dans l’espoir de retrouver le butin.

La carte a fait surface pour la première fois le 3 janvier.

On ne sait pas exactement à qui appartiendrait le trésor ― au gouvernement néerlandais ou au prospecteur chanceux ― si jamais il est trouvé.

Rien ne semble avoir été trouvé pour le moment. La chasse au trésor a commencé plus tôt cette année, quand les Archives néerlandaises nationales, comme elles le font chaque mois de janvier, ont publié des milliers de documents à l’intention des historiens.

La plupart d’entre eux sont essentiellement passés inaperçus. Mais la carte, sur laquelle est dessinée une esquisse d’une route de campagne et un X rouge au pied de trois arbres, a immédiatement fait sensation, venant fracasser le calme hivernal d’Ommeren.

«Nous sommes stupéfaits par l’histoire elle-même, mais aussi par l’attention qu’elle reçoit», a dit Annet Waalkens, une chercheuse des Archives nationales, en présentant soigneusement la carte.

Des photos mises en ligne au début du mois de janvier montrent des gens creusant des trous de plus d’un mètre, parfois sur une propriété privée, dans l’espoir de trouver un trésor.

La municipalité de Buren, qui englobe Ommeren, a diffusé sur son site Web un communiqué qui rappelle que la détection de métal est interdite dans la région et que le secteur a été le théâtre de combats féroces pendant la guerre.

«Chercher à cet endroit est dangereux en raison du potentiel de bombes, de mines et d’obus non explosés, prévient-on. Nous déconseillons de partir à la recherche du trésor nazi.»

Les plus récents chasseurs de trésor ne seraient pas les premiers à repartir du village les mains vides.

L’histoire débute, a dit Mme Waalkens, à l’été de 1944, dans la ville occupée par les nazis d’Arnhem, quand une bombe éventre une banque, en éparpillant le contenu ― y compris de l’or et des bijoux ― dans la rue.

Des soldats allemands qui se trouvaient à proximité «ont ramassé ce qu’ils ont pu et l’ont mis dans des boîtes de munitions», a-t-elle ajouté. Vers la fin de la guerre, en 1945, les soldats allemands qui se trouvaient à Arnhem ont décidé d’enterrer leur butin avant de prendre la fuite.

«Quatre boîtes de munitions et des bijoux dans des mouchoirs ou même de l’argent. Et ils ont tout enterré», a dit Mme Waalkens, en citant le récit d’un soldat allemand interrogé par des responsables militaires néerlandais après la guerre et qui aurait dessiné la carte. On ne sait pas si le soldat est toujours vivant et son nom n’a pas été dévoilé, en raison des lois sur la protection de la vie privée de l’Union européenne.

Sur la base de la carte et du témoignage du soldat, des responsables néerlandais ont essayé de trouver le butin en 1947, en vain. Le soldat allemand a alors dit croire que le trésor avait déjà été déterré, selon Mme Waalkens.

Les chasseurs de trésor qui ont envahi Ommeren dans les jours suivant la publication de la marque ont choisi de ne pas tenir compte de ces détails.