Le Zimbabwe demande du soutien pour la vente de son stock d’ivoire saisi

HARARE, Zimbabwe — Le Zimbabwe cherche du soutien international pour être autorisé à vendre son stock d’ivoire saisi, affirmant que les 600 millions $ qu’il espère gagner sont nécessaires de toute urgence pour la conservation de sa population d’éléphants, dont il qualifie la croissance rapide de «dangereuse».

Des responsables de l’Autorité de gestion des parcs nationaux et de la faune du Zimbabwe ont montré aux ambassadeurs des pays de l’Union européenne le stock de défenses en ivoire qui ont été saisies à des braconniers et récupérées sur des éléphants morts.

Les responsables zimbabwéens ont appelé l’Union européenne et d’autres pays à soutenir la vente d’ivoire, interdite depuis 1989 par la CITES, l’organisme international qui surveille les espèces menacées.

Le Zimbabwe possède 163 000 tonnes d’ivoire et 67 tonnes de corne de rhinocéros, a déclaré le directeur général de l’agence des parcs et de la faune, Fulton Mangwanya.

Des envoyés des Pays-Bas, de l’Allemagne, de la France, de la Grande-Bretagne, de la Suisse, du Canada et des États-Unis ont vu les défenses d’ivoire dans des voûtes bien gardées à Harare.

L’ambassadeur de la Suisse au Zimbabwe, Niculin Jager, s’exprimant au nom des envoyés, a souligné la nécessité de lutter contre le braconnage des éléphants.

«La conservation et la prévention du commerce illégal d’espèces sauvages sont des enjeux internationaux en raison de l’implication d’organisations criminelles dans le commerce illégal d’espèces sauvages, d’où la nécessité de renforcer la coopération internationale», a-t-il déclaré.

Plus tard ce mois-ci, le Zimbabwe accueillera ce qu’il appelle un «sommet des éléphants» au cours duquel des représentants de 14 pays africains, ainsi que de la Chine et du Japon, examineront les moyens de gérer les populations du plus grand animal terrestre du monde.

«Nous avons besoin d’aide. Ces éléphants se multiplient à un rythme dangereux, 5 % par an», a dit M. Mangwanya, lors de la tournée.

Les quelque 100 000 éléphants du Zimbabwe représentent le double de la capacité de charge de ses parcs nationaux. Les éléphants détruisent les arbres et les arbustes qui sont vitaux pour eux et pour d’autres animaux sauvages, disent les responsables des parcs.

La population d’éléphants du Zimbabwe devient si importante que M. Mangwanya a prévenu qu’«il nous sera très difficile de faire autre chose que l’abattage auquel tout le monde s’oppose».

Le Zimbabwe s’est engagé à utiliser tous les revenus des ventes d’ivoire pour financer la conservation dans ses parcs animaliers et pour soutenir les communautés qui vivent à proximité des parcs et «supportent le poids» des conflits avec la faune, a déclaré M. Mangwanya.