Le chef de l’ONU Antonio Guterres visite les zones inondées du Pakistan

KARÂCHI, Pakistan — Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, a visité samedi les provinces pakistanaises du Sind et du Baloutchistan qui sont ravagées par les inondations, un jour après avoir déclaré que le monde était obligé de fournir des secours «massifs» au pays appauvri.

M. Guterres en était à sa deuxième journée d’une visite de deux jours au Pakistan, qui a été dévasté par des mois de fortes pluies de mousson et d’inondations. Au moins 1396 personnes ont été tuées, 12 728 blessées et des millions se sont retrouvées sans logement. Les eaux ont également détruit des infrastructures routières et de communication.

António Guterres a visité les zones touchées par les inondations du district de Sukkur, dans le sud de la province du Sindh, et dans celui d’Osta Mohammad, dans le sud-ouest de la province du Baloutchistan – certaines des zones les plus touchées du pays.

«Le Pakistan a besoin aujourd’hui d’un soutien financier massif pour surmonter cette crise, a-t-il déclaré. Ce n’est pas une question de générosité, c’est une question de justice.»

Des kilomètres de cultures de coton et de canne à sucre, des vergers de bananes et des champs de légumes dans les deux provinces ont été submergés par les eaux de crue. Des milliers de maisons en terre et en briques se sont effondrées sous le déluge, laissant les gens sans toit et s’abritant dans des tentes le long des routes endommagées.

Les commentaires de M. Guterres sont intervenus après avoir été informé par le ministre en chef de la province du Sindh, Murad Ali Shah, des destructions dans sa province. Le premier ministre Shahbaz Sharif et certains membres de son cabinet ont accompagné le haut responsable de l’ONU lors de sa visite.

Le Pakistan a souffert de pluies de mousson extrêmement fortes qui ont commencé tôt cette année – à la mi-juin. Les experts ont blâmé le réchauffement climatique pour le début précoce et les pluies plus fortes que la normale.

«L’humanité a fait la guerre à la nature et la nature contre-attaque, a déclaré António Guterres. Nous devons arrêter la folie avec laquelle nous avons joué avec la nature.»

M. Guterres a exprimé sa solidarité avec le peuple pakistanais et a déclaré que l’ONU utilisera ses ressources limitées pour aider et demander que «ceux qui ont la capacité de soutenir le Pakistan, le fassent maintenant et le fassent massivement».

Jusqu’à présent, les agences des Nations Unies et plusieurs pays ont envoyé près de 60 avions chargés d’aide, et les autorités affirment que les Émirats arabes unis ont été l’un des contributeurs les plus généreux, envoyant 26 vols transportant de l’aide aux victimes des inondations.

Depuis le mois de juin, les pluies diluviennes et les inondations ont ajouté un nouveau niveau de souffrance au Pakistan, à court d’argent, et ont mis en évidence l’effet disproportionné du changement climatique sur les populations appauvries.

Les experts affirment que le Pakistan n’est responsable que de 0,4% des émissions historiques mondiales qui sont imputées au changement climatique. Les États-Unis sont responsables de 21,5 %, la Chine de 16,5 % et l’Union européenne de 15 %.