Justin Trudeau séjourne en Corée du Sud avant d’aller au sommet du G7 au Japon

SÉOUL, Corée, République de — Le premier ministre Justin Trudeau est arrivé mardi à Séoul pour sa première visite officielle en Corée du Sud.

Le Canada et la Corée du Sud tentent de nouer des liens économiques et culturels plus étroits et de travailler main dans la main pour s’attaquer aux problèmes de sécurité mondiale.

« Je ne pense pas qu’il y ait eu une époque où la Corée du Sud et le Canada étaient aussi proches que maintenant et qu’il y ait eu une période où nos deux dirigeants se sont rencontrés aussi fréquemment », a dit la semaine dernière Lim Woongsoon, ambassadeur de la Corée du Sud au Canada, lors d’une entrevue livrée à Ottawa.

Le chef du gouvernement canadien doit séjourner en Corée du Sud jusqu’à jeudi, avant de se rendre au sommet des dirigeants des pays du G7 à Hiroshima, au Japon.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol est venu à Ottawa l’automne dernier. Depuis, les deux pays ont publié leurs stratégies pour la région indo-pacifique, qui prévoient de renforcer les relations militaires et économiques dans la région afin de contrebalancer l’influence de la Chine.

La Corée du Sud est le septième partenaire commercial du Canada pour les importations et les exportations, avec un commerce de marchandises de 16,7 milliards $ en 2021.

Le premier ministre Trudeau devrait prendre la parole à l’Assemblée nationale sud-coréenne mercredi. Il doit également visiter le cimetière national de Séoul et participer à l’ouverture d’un sentier commémoratif rendant hommage aux sacrifices des soldats canadiens lors de la bataille de Kapyong.

L’économie propre et le changement climatique, ainsi que la mise en place d’un programme de mobilité des jeunes entre les deux pays, font aussi partie des priorités du voyage du premier ministre canadien.

L’ambassadeur Lim a rappelé qu’il y a au Canada une diaspora sud-coréenne importante. Il a ajouté que la Corée du Sud avait des intérêts commerciaux importants dans les minéraux essentiels que le Canada peut offrir, et que les deux pays sont alignés sur leurs engagements à s’éloigner des carburants émetteurs de carbone.

Le Canada et la Corée du Sud semblent également être en pourparlers sur la manière de faciliter le travail des jeunes dans les deux pays, Lim Woongsoon indiquant qu’ils s’attendent à signer un protocole d’entente sur la mobilité des jeunes. Il n’a pas donné de détails, mais les deux pays ont déjà un programme vacances-travail. Le Canada a des accords avec d’autres pays pour délivrer des visas pour les stages étudiants et le développement de carrière pour les jeunes professionnels.

Sommet des pays du G7

Après son séjour en Corée du Sud, M. Trudeau se rendra au sommet des dirigeants du G7 à Hiroshima, au Japon, de vendredi à dimanche.

En tant qu’hôte du G7 cette année, le Japon affirme avoir choisi d’organiser le sommet à Hiroshima pour symboliser son «engagement en faveur de la paix». Les États-Unis ont largué la première bombe atomique au monde sur Hiroshima le 6 août 1945, détruisant la ville et tuant 140 000 personnes. Une deuxième bombe a été larguée trois jours plus tard sur Nagasaki, faisant 70 000 autres victimes.

Les dirigeants des pays du G7 — le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Japon — se réunissent chaque année pour collaborer sur des objectifs communs.

Le sommet de cette année se concentrera sur sept principaux points à l’ordre du jour, notamment les questions géopolitiques et de sécurité mondiale, la résilience économique, les changements climatiques et l’énergie.

«Je pense que ce sera l’un des sommets les plus réussis depuis leur lancement en 1975», a mentionné le professeur de sciences politiques John Kirton, qui dirige le groupe de recherche sur le G7 à l’Université de Toronto.

«Parce que jamais auparavant un sommet du G7 n’avait été confronté à autant de grandes crises mondiales interconnectées en même temps.»

Alors qu’ils réfléchissent aux leçons tirées de la pandémie de COVID-19, font face à des perspectives économiques incertaines et s’efforcent d’éviter une crise climatique, les dirigeants du G7 ne manquent pas de problèmes auxquels s’attaquer, a rappelé M. Kirton.

L’une des priorités du Canada sera d’ailleurs de renforcer les liens entre les pays alliés pour relever ces défis. Le Canada devrait ainsi solliciter la coopération des membres du G7 pour fournir un soutien continu à l’Ukraine, ainsi que pour lutter contre les changements climatiques.

Changements climatiques et sécurité

Le gouvernement libéral a investi massivement dans la transition vers une économie verte, soutenant que la promotion de sources d’énergie et de technologies plus propres apportera la prospérité économique au pays, tout en limitant les effets catastrophiques des changements climatiques.

Dans une déclaration que M. Trudeau a fait parvenir au groupe du professeur Kirton avant le sommet, le premier ministre a associé la lutte aux changements climatiques à la sécurité.

«L’économie propre offre une occasion unique non seulement de maintenir un réchauffement de 1,5 degré Celsius et d’éviter les pires impacts du changement climatique, mais aussi de créer et de garantir de bons emplois pour la classe moyenne et de faire croître nos économies», a écrit M. Trudeau.

«Lorsque nous réduisons les émissions, nous pouvons stimuler la croissance économique et construire de nouvelles chaînes d’approvisionnement solides et fiables qui réduisent également notre dépendance à l’égard des matières premières et des composants provenant de pays tels que la Chine et la Russie.»