États-Unis: le labrador est toujours le plus populaire

NEW YORK — Le labrador est toujours le premier choix des propriétaires américains de chiens, mais le caniche perce les cinq premières places du palmarès de l’American Kennel Club pour la première fois en près de vingt-cinq ans.

Le classement dévoilé mardi est compilé à partir des quelque 800 000 chiots de race pure qui ont été enregistrés l’an dernier auprès de l’AKC, le plus vieux registre en son genre aux États-Unis.

Avec 197 races reconnues, le palmarès recense des visages poilus aussi connus que celui du labrador — qui arrive en première place pour une 31e année consécutive, du jamais vu —, mais aussi un nouveau venu comme le terrier de Biewer (82e) et des chiens un peu spéciaux comme le xoloitzcuintli sans poils (119e).

Dans l’ordre, on retrouve derrière le labrador : le bouledogue français, le golden retriever, le berger allemand, le caniche, le bouledogue, le beagle, le rottweiler, le braque allemand à poil court et le teckel.

Le caniche

Le caniche a régné en roi et maître entre 1960 et 1982, avant de voir sa popularité glisser. Le nouveau palmarès le voit pointer en cinquième place pour la première fois depuis 1997 (le grand, le moyen et le nain sont regroupés en une seule race).

Traditionnellement, le caniche était un chien d’eau et c’est un animal athlétique reconnu pour son intelligence, sans oublier son pelage hypoallergène. Il est fréquemment utilisé en zoothérapie et participe à des concours d’obéissance. D’autres caniches sont utilisés comme chiens-guides, dans des concours d’agilité ou lors d’autres sports canins.

Son intelligence est toutefois un couteau à double tranchant, puisqu’il se souviendra d’avoir été traité injustement ou de ne pas avoir eu droit à la récompense méritée.

Et tous les ‘doodles’?

Le caniche est aussi accouplé avec d’autres races pour donner des chiens comme le labradoodle, le maltipoo et la sheepadoodle. L’AKC ne reconnaît pas ces races pour le moment, mais la porte-parole Brandi Hunter a indiqué qu’on commence à discuter d’une éventuelle homologation.

Il faudra tout d’abord commencer par s’entendre sur l’apparence idéale du chien, de manière à obtenir une certaine constance.

«La prévisibilité est une des choses que les gens apprécient des races pures», a dit Mme Hunter.

La rareté

La race la plus rare aux États-Unis l’an dernier a été le chien norvégien de macareux (ou lundehund). Ce petit chien compte des orteils supplémentaire et une flexibilité hors du commun, ce qui l’aidait jadis à escalader les falaises norvégiennes pour aller capturer des macareux dans leur nid.

Popularité en hausse

Le palmarès ne change souvent pas beaucoup d’une année à l’autre, mais ça se produit à l’occasion. Huit races, du petit Welsh Corgi Pembroke (le préféré de la reine Élisabeth II, en 11e place) au majestueux grand danois (Scooby-Doo, 17e), ont percé le top 25 depuis le début du siècle.

La popularité de certains a connu une progression fulgurante. Le bouledogue français, la vedette de plusieurs publicités et un préféré des hautes sphères de la société, arrive en deuxième place, alors qu’il n’était que 71e en 2000. Le cane corso, reconnu seulement depuis 2010, est passé de la 51e à la 21e place.

Imposant et intimidant, l’histoire du cane corso remonte à plusieurs siècles dans la campagne italienne, où il gardait les fermes, tirait les charrettes et chassait le sanglier sauvage. Aujourd’hui, il participe à des concours d’agilité, mais aussi à des émissions de télévision ou à des vidéos de musique.

Si le chien est protecteur, «il n’est pas méchant – il faut comprendre son rôle», a dit l’éleveur Anthony Simonski.

Il s’inquiète toutefois de la croissance de sa popularité, craignant que cela n’attire des éleveurs peu scrupuleux.

«D’un côté je me dis, ‘ça y est, le chat est sorti du sac’, a-t-il dit. Mais le vrai problème est ce que les gens vont faire avec ce chat, maintenant qu’il est en dehors du sac.»

Élevage controversé

Certains défenseurs des droits des animaux considèrent que l’élevage des chiens est problématique en soi. Ils font valoir qu’on s’intéresse plus à l’esthétique des chiens qu’à leur santé, et que la promotion des pures races fait tourner les usines à chiots en plus de consigner d’autres chiens à des refuges.

L’AKC réplique qu’elle et ses clubs affiliés défendent et investissent dans la santé des chiens. L’élevage bien fait est aussi utile, ajoute l’AKC, en produisant des chiens dont les caractéristiques correspondent aux besoins humains, qu’il s’agisse de leur odorat, de leur taille ou de leur agilité.

Les enregistrements de nouvelles races pures, qui sont volontaires, sont en hausse de 45 % depuis un an, selon l’AKC.