Samuel Soulières: un auteur pas comme les autres

RÉGION.  «Moi mon rêve dans la vie, c’était de devenir écrivain. Je voulais aussi être TES (technicien en éducation spécialisée). Je n’ai pas réussi à devenir TES, mais j’ai écrit un livre. Ce n’est pas parce que j’ai une déficience que je ne peux pas accomplir mon rêve.»

Samuel Soulières n’est pas un auteur comme les autres. Le jeune homme qui vient de lancer le conte Les homards du passé est né avec le syndrome des dysfonctions non-verbales (SDNV). Doux et naïf, ne percevant pas les moqueries de son entourage, la vie de Samuel à l’école a été un cauchemar: intimidation, harcèlement, menaces, agressions étaient son lot quotidien.

L’état de stress et d’anxiété développé durant cette période par le jeune homme a été tel que de 16 à 20 ans, il est interné dans des hôpitaux psychiatriques avec un diagnostic de schizophrénie sévère.

«Les médicaments et l’écriture m’ont aidé, confie Samuel d’une voix douce. Avec l’écriture, je peux exprimer ma pensée. Comme tout le monde, je veux faire ma vie. Je ne suis pas inférieur à personne. Je veux juste faire des choses qui me tiennent à cœur pour m’épanouir.»

Enfant, Samuel aimait écrire, peindre et jouer de la guitare. Des passions qu’il a abandonnées durant sa traversée du désert. C’est sur les conseils de sa mère qu’il s’est remis à écrire dans les derniers mois.

Ses histoires s’adressent à des enfants de 3 à 8 ans et le message derrière chacune d’elle demeure le même: même si tu es différent, tu es capable de vivre comme tout le monde. Dans L’aventure de boule de gomme publié en juin dernier, le Shawiniganais raconte l’histoire de Bilenne, une gomme à mâcher multicolore qui faisait rire d’elle par ses amis unicolores. Dans Les homards du passé, des homards protègent des alevins en chassant les méduses venues les attaquer. «Mes histoires ont toujours une morale, une leçon, explique le jeune auteur. Quand tu es gentil avec les autres, ça va toujours te récompenser. Dans mon dernier livre, les méduses comprennent qu’il vaut mieux manger des planctons et des algues que des petits poissons.»

Samuel veut atteindre les jeunes enfants qui comme lui ont été victimes, mais souhaite aussi rejoindre les intimidateurs. «Les gens qui nous font mal, il faut leur dire comment la personne qui se fait intimider se sent. Il faut expliquer que tout le monde est important sur la terre.»

Enfin, ce livre est aussi une histoire de famille puisque c’est sa tante Michèle Leclair qui réalise les illustrations. «Elle a beaucoup de talent. Je suis content de faire un beau projet comme ça avec elle», complimente le jeune auteur.

En préface de son premier livre, Samuel écrit: «À tous les jeunes différents, ayant éprouvé comme moi des difficultés de toutes sortes: Persévérez dans vos rêves de bonheur pour un jour, les vivre pour vrai

Tout est là…

On peut se procurer au coût de 10$ le livre de Samuel Soulières en écrivant à peeweeslc@gmail.com