Hommage prestigieux à une orthophoniste de Charette

CHARETTE. Quelques mois après avoir pris sa retraite, Ginette Diamond a reçu une grande reconnaissance par l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec (OOAQ). Ce dernier lui a décerné le prix Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) 2024, visant à souligner ses réalisations au sein de sa profession, de son ordre et du système professionnel.

Témoignage d’appréciation de la part des pairs et de l’ensemble du monde professionnel, le prix Mérite du CIQ est une reconnaissance prestigieuse pour les professionnels. Ginette Diamond admet, en recevant son prix le 15 novembre dernier, qu’il s’agit d’une grande surprise accompagnée par une immense joie et gratitude.

« M’investir dans ma profession a été par passion, par conviction et par souci d’offrir le meilleur à la clientèle, mais que, au final, une distinction comme celle-ci me soit attribuée me touche vraiment. Quelle incroyable façon au terme de ma carrière, de revisiter celle-ci et de la conclure! Je n’aurais pu espérer plus belle finalité », a-t-elle déclaré lors de l’assemblée générale annuelle des membres de l’OOAQ à Montréal.

Des engagements exceptionnels 

Orthophoniste retraitée depuis le printemps dernier, Ginette Diamond décrit comment tout a été commencé, au milieu des années 1970, en faisant ses études en orthophonie à l’Université de Montréal de 1974 à 1978.   

« À l’époque, il n’avait pas beaucoup d’endroits où on pouvait suivre cette formation. J’ai obtenu mon baccalauréat en 1977 et ma maîtrise en 1978. Il n’avait pas beaucoup d’orthophonistes sur le marché, alors moi j’ai commencé à travailler à Trois-Rivières et j’ai exercé ma profession comme clinicienne de 1978 jusqu’en 2005, avant de devenir gestionnaire, mais pas nécessairement en lien avec l’orthophonie, jusqu’à ma retraite fin mars dernier », raconte Mme Diamond.

De 1978 à 1995, elle était orthophoniste au Centre de réadaptation InterVal (actuellement connu sous le nom Centre de réadaptation en déficience physique), où elle travaillait en équipe multidisciplinaire. À partir de 1995, elle travaillait exclusivement auprès d’enfants (0-16 ans) ayant une déficience de la parole ou du langage d’origine neurologique ainsi que de jeunes enfants (0-5 ans) ayant un trouble sévère du langage ou des troubles du développement du langage. 

« De 1993 à 1995, j’étais chef d’équipe du service d’orthophonie. Ensuite, je suis devenue coordonnatrice des programmes d’efficience du langage, d’efficience auditive. Après ça, je suis devenue coordonnatrice unique du programme d’efficience du langage. Par la suite, je suis devenue chef en réadaptation, où j’ai travaillé pendant 19 ans. En parallèle, de 1993 à 2000, j’ai été administratrice à mon ordre où j’ai participé à différents comités; des marges qualité, de rémunération, du personnel de soutien, des structures administratives », explique-t-elle.

Ginette Diamond souligne qu’après ses études universitaires, elle voulait travailler avec des enfants, en pédiatrie, et non pas en milieu hospitalier.

« Je me suis retrouvée en centre de réadaptation où on travaille beaucoup avec des clientèles qui ont des problématiques plus pointues, comme les troubles de langage. Dans ces milieux de réadaptation, tu peux travailler avec des clientèles ayant des déficiences motrices, déficiences du langage, voire déficiences intellectuelles. À l’époque, il y avait déficience auditive, déficience du langage et déficience motrice. Moi, j’étais en déficience du langage », précise-t-elle.

Des valeurs familiales

Née à Charette, elle a grandi dans la maison qu’elle occupe présentement avec son conjoint. C’était son grand-père qui l’avait construite en deux logements. Les grands-parents occupaient un logement pendant que Ginette Diamond habitait avec ses parents dans l’autre.

« J’ai vécu à côté de ma grand-mère, j’ai alors grandi dans une vraie maison familiale. Après avoir fondé ma famille, mes parents habitaient dans le logement à côté. Ce dernier serait maintenant occupé par mon fils qui va avoir un pied à terre ici aussi. C’est une maison vraiment familiale », se réjouit Mme Diamond.

Ce contexte familial favorable et sa persévérance scolaire l’ont aidé à affronter les défis qu’elle affrontait. L’orthophoniste retraitée faisait l’aller-retour Charette-Montréal, toutes les fins de semaine, pendant quatre ans.

« Je voyageais en autobus qui s’appelait, à ce moment-là, l’autobus du Voyageur. Je prenais l’autobus ici sur le coin de la rue, puis on me débarquait au centre-ville de Montréal avant de prendre le métro puis le bus pour me rendre à l’Université, où je demeurais en résidence. Je partais toujours le plus tard possible le dimanche, puis je revenais toujours le plus tôt possible le vendredi, puisque j’aimais ça être à la maison la fin de semaine », se souvient-elle.

Après avoir commencé sa carrière professionnelle, Mme Diamond a eu un fils et une fille. Elle était capable d’exercer son métier, à Trois-Rivières, tout en s’occupant de ses deux enfants à Charette.

« J’ai de bons souvenirs de ces moments. C’étaient des périodes demandante, car j’avais de grosses journées de travail. Mon conjoint avait un camion et il n’était pas souvent à la maison. Alors, il y a des périodes de l’année où j’étais seule avec les enfants; tu te lèves le matin tôt, puis tu prévois et planifies tout », conclut Mme Diamond.