Les secrets de Marc-André Bergeron … et le retour des Nordiques

À l’aube de l’ouverture des camps d’entraînements de la Ligue nationale de hockey (LNH), le Trifluvien Marc-André Bergeron est toujours sans contrat. Ce dernier se remet d’une blessure à un genou qu’il a subie à la fin de la dernière saison.

L’Hebdo Journal a profité de la période de remise en forme de Bergeron pour lui poser quelques questions sur l’historique de sa carrière de sept saisons dans la LNH.

Quel joueur est le plus difficile à affronter?

Pour moi, les joueurs à gros gabarit comme Joe Thornton sont les plus difficiles à jouer contre étant donné que je suis plus petit. Avec leur longueur de bras et de bâton ils sont capables de bien protéger la rondelle et ça complique l’affaire. Chaque équipe à au moins un représentant de ce type de joueur.

Quel gardien trouves-tu le plus difficile à déjouer?

«J’ai joué longtemps à Edmonton et j’ai toujours eu de la misère à scorer Kiprusoff (Miikka). On jouait souvent contre Calgary (Flames) et je n’ai pas beaucoup de buts contre eux. On dirait que je suis marqué par lui. En plus, il est toujours en train de lever son casque et ça peut devenir un peu intimidant à la longue.»

Quel joueur est le plus sous-estimé de la LNH?

«Même s’il est assez connu, un gars comme Ryan Smith faisait tout sur la glace à ses grosses années à Edmonton. C’était un peu la «star» de l’équipe sans être la «star» puisqu’on avait d’autres gars comme Pronger (Chris).»

Qui est le jeune défenseur le plus impressionnant du circuit?

«Je pense que c’est Myers (Tyler – Sabres de Buffalo). C’est un futur Chris Pronger. Ça fait 15 ans que Pronger est dans la LNH et depuis ce temps il n’y en a pas eu un autre comme lui. Un gars de six pieds sept, bourré de talent (Myers), ça n’a pas le choix de réussir. Il a le gabarit, il est agile, avec un bon lancer et une bonne vision du jeu. Il a tous les atouts pour devenir un méga-défenseur.»

Qui était ton idole dans ta jeunesse?

«Je n’avais pas vraiment d’idole dans la LNH. J’allais pratiquement voir tous les matchs des Draveurs de Trois-Rivières, car mon grand-père était juge de buts au Colisée. C’était pas mal mon équipe préférée. Il n’y avait pas un joueur plus qu’un autre car au niveau junior ça change à toutes les années. Je voyais les joueurs passer dans le corridor et j’étais bien plus impressionné par ça que par les Canadiens ou les Nordiques. C’était du concret pour moi et j’avais la chance de les voir.»

Dans quelle ville retournerais-tu jouer pour l’ambiance?

«À Montréal c’est écœurant, il n’y a rien de mieux que ça! J’ai eu une année exceptionnelle l’an dernier à tous les points de vue. Dans les séries, tout le monde parlait de nous. Pour un joueur d’une autre nationalité il se rend compte qu’il y a de l’atmosphère, mais pour moi en tant que Québécois c’est doublement impressionnant.»

Un amphithéâtre aux États-Unis où l’ambiance est surprenante?

«Minnesota et Detroit sont des beaux endroits pour jouer. À Chicago, à gagner comme ils l’ont fait l’an dernier c’est aussi impressionnant quand tout le monde s’y met. Je crois que c’est la place qui va le plus émerger dans les prochaines années.»

À la suite des mouvements de cet été, quels clubs se révèlent comme de sérieux aspirants?

«Je crois que Tampa Bay a fait des bonnes acquisitions. Ils ont ajouté une couple de bons joueurs et ils pourraient être surprenants. Il y a aussi Philadelphie qui part avec un bon noyau et qui a rajouté quelques joueurs. C’est tellement rendu serré qu’il y a cinq équipes qui vont se détacher un peu et 15 qui vont avoir la possibilité d’y croire. J’ai aussi bien hâte de voir San Jose, mais à chaque année c’est la même chose avec eux.»

Quel est ton plus beau souvenir de ton passage avec les Canadiens?

«Je crois que c’est le premier match que j’ai joué au Centre Bell. Les séries aussi ont été marquantes. C’est la première fois depuis 1993 que le club se rendait aussi loin que ça. Pour moi c’est une chance assez unique, car tu ne fais pas les séries à tous les ans et des fois tu perds en première ronde.»

Qui sera le prochain capitaine des Canadiens?

«Je ne vois pas un joueur qui se démarque précisément pour le titre de capitaine. Il y a peut-être trois ou quatre gars qui pourraient avoir ce titre, mais un en particulier: non!»

Comment se passe ta réhabilitation?

«Ça va bien. J’ai recommencé à patiner il y a un peu plus d’une semaine. Ça fait du bien de retoucher à la glace et de manier la rondelle. Juste ça c’est bien encourageant. Il y a trois-quatre équipes qui suivent mon cas de près et prennent de mes nouvelles régulièrement. Il faut comprendre les clubs. C’est normal qu’à ce temps-ci de l’année les formations ne prennent pas d’engagement avec un joueur blessé. J’espère recommencer à jouer dans le mois de novembre. Ça ne donne rien de précipiter mon retour, c’est quand même un genou.»

As-tu des préférences concernant ta prochaine destination?

«Si j’ai la chance de choisir ça va être dans l’Association de l’Est. C’est moins compliqué, plus proche pour la famille et plus facile pour les déménagements, mais bon ça va être où ça va être.»

Et à Tampa Bay?

«C’est sûr que de jouer avec des Québécois c’est un atout et il y en a pas mal là-bas. J’aimerais bien que ça arrive, mais ce n’est pas si simple que ça. C’est une équipe qui est intéressée et tout va dépendre du «timing» lorsque je serai rétabli.»

Crois-tu au retour des Nordiques à Québec?

«Il n’y a aucun doute que ça passe avec un nouveau Colisée. Toutefois, je comprends les gens qui trouvent que ça n’a pas d’allure car ce sont des coûts astronomiques. D’un autre côté, ça va créer du dynamisme et ça ne peut pas être mauvais pour le Québec.»

Quelle équipe est la plus susceptible de déménager dans la Vieille Capitale?

«On a quasiment pas le choix de dire que c’est Tampa avec le nombre de Québécois qu’ils ont. Malgré tout, il y a quelques clubs qui pourraient déménager comme Phoenix (Coyotes) et Atlanta (Trashers). C’est possible d’y croire en masse. Le hockey au Canada et au Québec fait partie de nos racines et je ne vois pas pourquoi on ne se permettrait pas d’avoir deux équipes.»