«Justice rendue», dit Yvon Boivin

La firme SNC-Lavalin et son ingénieur-géologue Alain Blanchette sont reconnus à 70% responsables des problèmes de pyrrhotite trouvés dans le béton en Mauricie. C’est le juge Michel Richard de la Cour supérieure du Québec qui a rendu son jugement jeudi après-midi au palais de justice de Trois-Rivières.

Béton Laurentide et Construction Yvan Boisvert obtiennent 25% des parts de responsabilité dans ce dossier, pendant que les entrepreneurs et coffreurs reçoivent 5% de la responsabilité.

«Le partage des responsabilités entre les parties défenderesses dans les dossiers dits commerciaux sera établi en fonction de chaque dossier de réclamation. Il en sera de même pour certains dossiers particuliers», indique le juge Richard dans son jugement.

C’est 196 millions $ – 158 résidentiel et 38 commercial – que devront payer les parties impliquées et les assureurs dans le dossier.

«C’est une décision très bien documentée et on est très fiers du travail accompli. On ne peut que se réjouir des conclusions. En plus, un taux de .23 sera maintenant suffisant pour entreprendre des recours, comparativement à .30 auparavant. Les sommes seront payables uniquement quand le jugement sera final. C’est rassurant parce que le juge condamne les assureurs aussi», explique l’avocat Pierre Soucy, qui estime que le procès a coûté environ 10 millions $ en experts de tous horizons.

S’il existe un homme qui affichait un grand sourire de satisfaction jeudi après-midi, c’est bien le président de la Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite, Yvon Boivin.

«C’est un grand jour pour les victimes. C’est un grand travail des avocats, dans un dossier complexe qui demandait beaucoup d’attention et de réflexion. C’est un beau travail d’équipe. On a une très grande étape de franchie. Enfin, justice a été rendue», a-t-il confié.

«Ce jugement va servir à baser notre stratégie pour les autres victimes», a ajouté M. Boivin. Il faut rappeler que 850 victimes seulement sont inclues dans cette demande, à peine la moitié de celles répertoriées à ce jour, sur bassin potentiel de 4 000 au final.

Même s’il se réjouit de la nouvelle, Yvon Boivin prévient qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir.

«On demandera de réviser les balises pour conserver une aide financière et les congés de taxes. Le programme d’aide en place doit être maintenu et on espère que le gouvernement provincial va continuer à nous aider. Le gouvernement fédéral doit aussi s’impliquer. On ne sait plus quoi lui dire (au fédéral).»