Dans les coulisses de Cisaille 2.0
TC Media et son journaliste Pier-Olivier Gagnon ont bénéficié d’un accès privilégié pour accompagner des policiers de la Sûreté du Québec lors d’une perquisition visant à éradiquer une plantation de cannabis à Yamachiche. En voici le compte rendu.
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YAMACHICHE. Mercredi 28 septembre, 8h du matin. Près d’une dizaine de policiers et d’enquêteurs s’entassent dans une salle du poste de police de la MRC de Maskinongé. Ils se préparent à procéder à une arrestation qui viendra compléter une enquête de trois semaines sur une production de cannabis extérieure à Yamachiche.
La cible: Patrick Boies, respectivement âgé de 40 ans et bien connu des policiers. Ce dernier avait été arrêté le 16 février 2015 pour une autre production de cannabis dissimulée dans le sous-sol de sa résidence. À ce moment, la SQ avait saisi près d’une dizaine de plants de cannabis, du cannabis en vrac, une arme à impulsion électrique (taser gun), du haschisch, plus d’une centaine de comprimés qui devaient être analysés et du matériel servant à la production et à la transformation du cannabis.
Enquête
Les enquêteurs du poste de la MRC de Maskinongé ont décidé d’épingler à nouveau M. Boies. Différentes techniques d’enquête ont permis d’établir qu’il était le responsable d’une toute nouvelle production de cannabis située à l’arrière de son domicile. Puisqu’il s’agit d’une pratique illégale, la Sûreté du Québec a décidé d’intervenir et de l’arrêter une seconde fois le 28 septembre. L’individu s’expose à plusieurs mois de prison.
Bilan
L’opération s’est déroulée rondement et les enquêteurs étaient satisfaits de la mission réalisée. Le suspect a été arrêté et les preuves ont été récoltées. Cette fois, les policiers ont saisi 280 plants de cannabis. Cette production extérieure regroupait trois îlots de plants de marijuana. Ils avaient été plantés à proximité d’un boisé dans un secteur très peu achalandé. Dans les prochains jours, les policiers vont s’assurer d’éliminer et de détruire les plants de cannabis recueillis dans un lieu d’enfouissement avec lequel la Sûreté du Québec a une entente.
Production de cannabis
Les policiers parviennent, chaque année, à mettre la main au collet de plusieurs mariculteurs qui pratiquent des activités illégales. Les productions de cannabis sont nombreuses, de plus en plus sophistiquées et les stratégies des propriétaires sont variées. Malgré tout, les techniques d’enquête utilisées par les enquêteurs permettent de démanteler annuellement un bon nombre de ces productions et d’arrêter les mariculteurs. «Dans la MRC de Maskinongé, les saisies sont nombreuses chaque année. La production de cannabis, c’est illégal! Nous allons maintenir nos efforts et continuerons d’intervenir! Cette année, notre équipe a réalisé beaucoup de perquisitions avec des arrestations. Il y a de moins en moins de grosses quantités, mais les productions demeurent quand même présentes. On retrouve beaucoup plus de petits îlots séparés et souvent sur des propriétés privées», commente un enquêteur du poste de la MRC de Maskinongé.
À l’occasion, les enquêteurs parviennent à relier des individus à un réseau. Toutefois, plusieurs personnes sont arrêtées et ne possèdent aucun antécédent criminel, ajoute la SQ. En contrepartie, plusieurs récidivistes ne comprennent toujours pas le «message».
Enfin, la Sûreté du Québec confie que généralement, sur le marché des stupéfiants, le prix moyen d’une livre de cannabis est d’environ 1 300$. «Un gros sac de congélation de type «Ziploc» est environ une demi-livre», illustre la SQ.
Cisaille 2.0
Cette perquisition réalisée à Yamachiche s’inscrit dans le cadre du programme Cisaille 2.0 de la Sûreté du Québec. Lors des opérations, la Sûreté du Québec obtient la collaboration de la Gendarmerie Royale du Canada et des Forces armées canadiennes.
Rappelons que toute information en lien avec le trafic de stupéfiants peut être communiquée, de façon confidentielle, à la Centrale de l’information criminelle de la Sûreté du Québec au 1-800-659-4264.