Agression à l’Escale: «La saga est enfin terminée»
Après un an et trois mois de procédures, l’adolescent accusé d’avoir tenté de causer la mort et de voies de fait graves sur un autre élève de l’école secondaire l’Escale de Louiseville, a finalement reçu sa sentence mardi matin au Palais de justice de Trois-Rivières. Le juge, Jacques Rioux, l’a condamné à deux ans de détention. Il a toutefois soustrait les journées de détention préventive dans son verdict. Au total, donc, le jeune contrevenant devra purger six mois dans une institution sous garde et trois mois dans la collectivité.
«La saga est enfin terminée. La pression vient de tomber, ils sont très contents de la durée, de la peine en général, ils sont très émotifs», s’est exclamé l’avocat de l’accusé, Me David Guévin, qui traduisait la pensée de son client et des parents de ce dernier, devant les journalistes. Rappelons que la couronne avait demandé la peine maximale, soit trois ans, au tribunal de la jeunesse.
«Je pense que c’est une décision qui a été rendue, vraiment, dans la braguette qu’on attendait. On est content que le tribunal ait tenu compte de la détention préventive, puisque plusieurs services ont été rendus à l’adolescent pendant cette période de temps-là.»
Toutefois, l’adolescent devra se présenter devant la Commission d’examen des troubles mentaux en mars prochain, relativement à une altercation survenue le 3 juillet dernier à l’Institut Philippe-Pinel, où il réside depuis son arrestation. Il devra recevoir le feu vert de cette commission afin d’éventuellement recouvrer la liberté.
Rappelons qu’il avait été reconnu non criminellement responsable des gestes posés à l’institut. Sa médication avait d’ailleurs été changée suite aux évènements de juillet.
Pour en revenir à la décision qui nous intéresse, le juge a tenu compte de la préméditation du geste, des séquelles que garde la victime et du degré de participation maximale de l’accusé dans la perpétration de l’agression, à titre de facteurs aggravants. En contrepartie, l’adolescent n’avait pas d’antécédent judiciaire, il a exprimé des regrets et a observé une bonne conduite depuis le moment de son arrestation, nonobstant l’altercation du 3 juillet. Tous ces éléments ont guidé le juge vers la sentence que nous connaissons.
La victime garde des séquelles
Les quatre coups de couteau qu’a assené l’agresseur ont laissé des marques irréversibles à la victime. Celle-ci a eu le poumon perforé et on a dû lui enlever la rate. De plus, son cheminement scolaire a été retardé d’un an, en raison, entre autres, de la durée des soins, selon le procureur de la couronne, Me Hippolite Brin.
Bien que l’avocat demandait la peine maximale, il a dit bien accueillir la décision du juge.
«On va étudier la décision, on va vérifier si nous allons faire appel ou non. Mais, en ce qui concerne la décision, c’est une décision à laquelle je m’attendais et je crois que l’objectif de réinsertion qui est prévu par le tribunal de la jeunesse est respecté», a-t-il expliqué.
Rappelons les faits
L’adolescent, un élève de l’école secondaire l’Escale, s’est présenté à l’école avec un couteau de cuisine dissimulé dans ses vêtements le lundi 14 novembre 2011. Il a demandé à l’éventuelle victime si elle regrettait de lui avoir proposé de se suicider sur Facebook. Le jeune interloqué s’est plutôt moqué de la question et l’agresseur a répliqué en assénant quatre coups de couteau, devant plusieurs témoins, sur la place d’accueil. Peu avant l’agression, l’accusé avait écrit sur son compte Facebook «Today is raining blood». Des dessins illustrant l’agression ont été retrouvés dans le casier du jeune homme, suite aux évènements. À l’époque, l’accusé avait 15 ans et la victime 16 ans.