Une vie bercée par l’amour des mots

Pour les journalistes, Roxanne Pellerin est notre personne-ressource régionale pour nos questions concernant le ministère des Transports et de la Mobilité durable. Pour les amateurs de théâtre, elle était comédienne dans plusieurs pièces du Théâtre des Nouveaux Compagnons. Mais ses différents chapeaux sont tous unis par la même chose: un profond amour pour les mots.

 « Avec le recul, je me rends compte que la passion des mots est devenue le fil conducteur de toutes mes autres passions et même de ma profession. C’est vraiment un point central dans ma vie. J’ai choisi de travailler dans le domaine des communications parce que le choix des mots est important. Au ministère des Transports, c’est un domaine plus technique, mais c’est un beau défi de bien choisir les mots pour arriver à vulgariser des concepts techniques et bien expliquer aux gens ce qui se passe », explique-t-elle.

Cette passion des mots lui vient de son père, lui-même un grand lecteur. Jeune, elle était inscrite au magazine jeunesse J’aime lire et dévorait les séries littéraires. « J’ai aimé la lecture dès le moment où j’ai appris à lire. En lisant beaucoup, j’ai aussi développé un amour pour le théâtre, à la fois le lire et l’interpréter. J’aime en explorer le sens, aller chercher les émotions », raconte-t-elle.

C’est de cette passion pour la lecture qu’a ensuite découlé son amour de l’écriture. Pour partager ses mots, elle a mis sur pied le blogue Le vide-coeur il y a quelques années. Elle y écrivait des pensées de tous les jours et des textes plus introspectifs au sujet de relations amoureuses ou de santé mentale.

Si elle le faisait surtout pour elle-même, Roxanne Pellerin a rapidement touché un public intéressé par ses mots à elle. « Je me suis retrouvée rapidement avec 11 000 abonnés sur Facebook. Un de mes textes sur l’anxiété a même recueilli plus de 135 000 vues. J’ai ensuite été contactée par le Huffington Post qui souhaitait repartager des textes que j’avais écrits sur sa plateforme. C’est à ce moment que je me suis dit que ce que j’écrivais était peut-être pertinent », relate-t-elle.

Ce fut un premier déclic qui l’a menée à déposer un texte à un concours d’écriture. Résultat: elle a remporté le prix coup de cœur du Prix Thérèse-Denoncourt en 2019 avec une nouvelle littéraire. Elle a ensuite participé au Prix du récit Radio-Canada en 2020 où elle a été retenue sur la liste préliminaire.

Roxanne Pellerin a récidivé cette année, tandis qu’elle a fait partie des 24 finalistes du Prix de la nouvelle Radio-Canada grâce à sa nouvelle intitulée Le sourire du tricératops. « Je regardais les autres personnes en nomination et juste de faire partie de cette liste, je suis choyée! Il y a des professeurs de littérature, des gens qui ont des romans à leur actif…Je suis encore surprise. Je ne croyais pas que mon texte serait retenu », lance-t-elle, admettant ressentir un syndrome de l’imposteur.

Le sourire du tricératops suit une femme heureuse d’apprendre qu’elle sera la famille d’accueil pour un enfant. Elle avait bien essayé d’avoir un enfant pendant trois ans avec son conjoint, mais cela n’avait pas fonctionné, brisant son couple puisque tout était tourné vers cette quête de la fécondité. Elle prend la décision de prendre soin d’un enfant provenant d’un autre ventre que le sien. Cependant, l’adaptation à l’arrivée du petit Thomas dans sa vie ne se déroule pas comme elle l’avait espérée. Mais ils finiront par s’apprivoiser l’un et l’autre.

« Mes proches me disent que mes textes sont très sensibles. J’essaie d’expliquer les émotions. Là, ce texte est un peu différent, car d’ordinaire, ils ne sont pas lumineux et n’ont pas nécessairement une fin heureuse. J’ai eu envie que cette histoire se termine de façon plus lumineuse, contrairement à d’autres textes que j’ai écrits dans le passé. Mon père a été famille d’accueil pendant longtemps et même si la réalité est difficile pour ces enfants, il y a de belles histoires qui se forment. J’avais envie que deux personnes ayant eu un parcours difficile puissent être à la bonne place au bon moment », confie Roxanne Pellerin.

Cette dernière aimerait bien, d’ailleurs, mettre le point final à un projet de recueil de nouvelles sur lequel elle travaille à temps perdu depuis près de cinq ans. Elle a déjà regroupé une dizaine de nouvelles littéraires tournant autour du thème de la mort.

« Je vois ça comme des chroniques de petites et grandes morts. C’est difficile de trouver du temps pour écrire et je me sers justement des concours pour me forcer à écrire des textes un peu plus. J’aime le format des nouvelles parce que ça me permet de créer un univers et des personnages sans que ce soit trop contraignant. Ça me permet aussi de créer assez rapidement, contrairement au format de roman, par exemple. Il faudrait que je prenne le temps de m’asseoir et terminer ce projet cette année. »

Pour lire la nouvelle littéraire Le sourire du tricératops: http://levidecoeur.com/le-sourire-du-triceratops/