Toute une recrue pour la Criée
Après 25 ans de loyaux services, le crieur, Roger Provencher, a tiré sa révérence l’an dernier. Celui qui a incarné ce rôle mythique pendant des années laissait des souliers bien grands à chausser, si bien qu’on doutait même de voir la Criée des âmes inscrite de nouveau à l’horaire du festival. Toutefois, le comité organisateur a déniché une recrue d’envergure pour assurer la relève: l’ancien joueur des Canadiens de Montréal, Yvon Lambert.
«Mon père est encanteur de métier, il a exercé ce métier pendant plusieurs années. Quand j’étais jeune, jusqu’à l’âge de 17 ans, j’allais l’aider», explique le quadruple champion de la Coupe Stanley.
C’est toutefois par hasard que le fameux numéro 11 a renoué avec cette discipline particulière.
«Il y a une dizaine d’années, j’assistais à une criée et le monsieur qui l’animait avait visiblement de la difficulté. Je me suis offert poliment de l’aider et il a accepté. Ç‘a l’air que les gens ont aimé mon animation», se souvient-il.
Tout de suite après la messe
Afin de respecter la tradition, c’est immédiatement après la messe d’époque du 7 octobre, célébrée à l’église Saint-Antoine, que M. Lambert se mettra à l’oeuvre, sous le toit de la Place Canadel. Les gens en profiteront pour mettre à l’enchère des objets de toutes sortes: des produits frais de la récolte, des confitures, des marinades, des tartes et des œuvres d’artisanat, mais ce que M. Lambert aime particulièrement encanter, ce sont les objets sportifs.
Selon lui, un bon crieur doit pratiquer beaucoup, être attentif à la foule et posséder un bon sens de l’humour.
Un mot sur le lock-out
Il était impossible de discuter avec l’ancien hockeyeur sans aborder le sujet du conflit de travail qui fait rage dans la Ligue nationale de hockey. Yvon Lambert craint que les amateurs ne doivent attendre longtemps avant de renouer avec leur sport national.
«C’est de valeur pour les partisans, surtout au Canada, c’est notre sport national. C’est dur à comprendre, parce qu’il y a tellement d’argent impliqué. Aujourd’hui, c’est une business et les joueurs sont très renseignés, plus que nous autres dans notre temps», explique-t-il.
Sans prendre position dans le conflit, l’ancien porte-couleur des Canadiens, (1972 à 1981) et des Sabres de Buffalo (1981-1982) a du mal à comprendre comment les partisans peuvent être floués autant avec ce quatrième conflit en 20 ans.
«Nous avions une association aussi, mais nous n’avons jamais eu recours à un conflit de travail. Nos salaires n’étaient même pas connus publiquement. Les deux clans vont sortir perdants de ce conflit.»
Au jeu des prédictions, M. Lambert mise sur le mois de janvier pour une reprise des activités dans le circuit Bettman.