Marie-Paule Lemay: écrire pour se souvenir

SAINT-ÉDOUARD-DE-MASKINONGÉ. On retrouve dans bien des communautés ces personnes qui ont à cœur leur milieu, leur histoire et leurs racines. Bien souvent, il ne suffit que d’une rencontre pour sentir la fierté qui habite ces gens.

Pour éviter que l’histoire ne s’efface et ayant comme objectif d’offrir un legs à la population ainsi qu’à ses proches, Marie-Paule Lemay a lancé, le 8 septembre dernier, Parcelles d’histoires, un livre historique sur Saint-Édouard-de-Maskinongé.

Il s’agit en quelque sorte de l’aboutissement d’un important travail de recherche et de rédaction qui s’est échelonné sur une période de quatre ans. Plus de 150 personnes ont participé à ce lancement aux allures de retrouvailles.

Le volume divisé en 16 chapitres retrace l’histoire de Saint-Édouard-de-Maskinongé, de ses bâtisseurs et des familles qui y ont vécu. «Native de Saint-Édouard, je suis bien enracinée dans ma terre natale. J’aime ce petit village qui m’a vu grandir, entourée de gens aimants, simples et authentiques. J’ai écrit pour laisser des traces», raconte l’auteure.

Cet ouvrage noir et blanc de plus de 350 pages contient également des anecdotes et met en lumière des personnages bien connus de ce petit village. «Comme j’aime écrire, ce que je fais souvent sans but précis, j’avais déjà composé quelques cahiers personnels sur ma famille, les Lemay de Saint-Édouard. Je me suis vite rendu compte que lorsqu’on vit dans un petit village, il y a des liens de toutes sortes qui rattachent les familles. C’est ce qui m’a amené à réaliser ce projet, à faire découvrir  des histoires intéressantes d’autres familles et de mon village», explique-t-elle.

Rencontres inspirantes

Tout au long de son processus de création, Marie-Paule Lemay a multiplié les rencontres et les échanges avec les gens de son village. La plupart de ces précieux collaborateurs ont d’ailleurs démontré une admiration pour ce projet qui permet de faire revivre des fragments de l’histoire édouardienne.

«Certains m’ont raconté des petits bouts de leur vécu et d’autres m’ont rapporté le vécu de personnes qui ont habité Saint-Édouard ou qui nous ont quittés. J’ai surtout puisé de beaux et touchants récits dans la tradition orale. Depuis 2015, plusieurs de ces personnes qui ont vu se développer notre village sont disparues. Voilà pourquoi je crois qu’il faut écrire pour laisser au moins des parcelles d’histoires», souligne Mme Lemay.

«J’ai écrit pour laisser des traces»

– Marie-Paule Lemay

Les journaux de l’époque et ceux d’aujourd’hui, des procès-verbaux et le livre Saint-Édouard-de-Maskinongé, d’hier à aujourd’hui, écrit par Raymond Bastrash et Madeleine Bellemare, ont été de bonnes sources d’informations pour elle.

«Je sais très bien qu’il y en a encore beaucoup à dire sur notre village, sur nos entreprises et sur d’autres familles, mais l’inspiration au fil des années s’essoufflait. Je passe le flambeau à toute autre personne qui voudra bien relever le défi.»

«Vif intérêt»

Les lecteurs attendaient depuis longtemps ce livre et Marie-Paule Lemay reconnait que l’engouement était grand, si grand qu’elle s’imposait une certaine pression pour compléter son œuvre. Curieuse de nature et impliquée dans sa communauté, l’enseignante à la retraite se réjouit de la réponse de la population.

«Ce fut une grande aventure et un grand défi. Les gens m’ont manifesté un vif intérêt et une confiance si grande en mon livre qu’ils m’en ont donné le vertige. J’ai mis beaucoup d’énergie là-dessus. Au final, c’est un bel accomplissement! Je suis heureuse du résultat. Je suis aussi très fière de laisser à mon village natal des traces de son histoire», rapporte celle qui a pu compter sur sa famille pour la révision et la mise en page du contenu.

Le livre Parcelles d’histoires, dont la page couverture est une illustration inspirée d’une photo de Paul-Émile Pellerin, est en vente auprès de Marie-Paule Lemay au coût de 65$.