Les enfants mènent (aussi) l’enquête!
LITTÉRATURE. L’auteur mauricien Guillaume Morrissette a profité du Salon du livre de Trois-Rivières tenu dernièrement pour lancer son tout nouveau polar intitulé Le tribunal de la rue Quirion.
Dans cette cinquième enquête de l’inspecteur Jean-Sébastien Héroux, des enfants trouvent un vieil os à moitié enterré en jouant dans le boisé d’un quartier résidentiel de Trois-Rivières. Ils croient d’abord qu’il s’agit d’un os de chien, mais sa taille imposante les fait douter…avec raison! La police confirme que c’est un péroné humain, vraisemblablement là depuis longtemps.
L’enquêteur Jean-Sébastien Héroux et son équipe parviennent à déterminer l’identité du défunt: Yan Sirois, un homme qui n’habitait pas la région. Mais qui l’a tué, pourquoi…et que faisait-il à Trois-Rivières?
«J’ai monté le livre à l’envers, explique l’auteur. J’ai fait en sorte que les enfants trouvent l’os et qu’ils ne soient pas au courant du tout de ce qu’ils ont trouvé. Je ne veux pas qu’ils aient l’impression qu’il se soit produit quelque chose de grave. À partir de là, ça prenait un vecteur pour comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un os de chien. Le père d’un enfant m’apparaissait plausible dans ce rôle.»
Dans la cour de récréation aussi…!
Mais en parallèle de l’enquête officielle, les enfants ayant retrouvé les os sont aussi à la recherche de réponse et mènent l’enquête dans la cour de récréation.
«Si la police entre là-dedans en apprenant que l’os a non seulement été manipulé par des enfants, mais qu’il a aussi été déplacé, ça me crée une enquête très comique à la base, car ça oblige les enquêteurs à parler aux enfants. Le fait que quelqu’un soit vraisemblablement retourné dans le bois après la découverte de l’os amène aussi une autre dimension. Du côté des enfants, vu qu’ils sont impliqués, c’est certain qu’ils en parlent à l’école. Je voulais que ce soit drôle, avec des discussions d’enfants. Ils répondent vraiment au premier degré et ça amène un côté humoristique au livre. J’ai ensuite donné une raison à l’os de se trouver à cet endroit», poursuit Guillaume Morrissette.
Et cette raison, il l’a trouvée en remontant dans le temps, au milieu des années 90, alors qu’il parcourait ses vieux logs de mIRC, l’un des premiers logiciels de clavardage.
Petit clin d’œil à son enfance dans ces mêmes rues: les enfants du roman sont inspirés, de façon caricaturale, d’enfants qui fréquentaient son école.
«Ça m’a permis de replonger dans l’univers de mon enfance. C’est ma place, mon école… J’ai pris un malin plaisir à retracer les maisons et le quartier. Je ne me suis pas vraiment inspiré de ma propre enfance, sauf pour une scène au tout début de livre, au moment où j’ai découvert que je ne me sentais pas bien quand je vois du sang», confie-t-il.
On s’en voudrait d’en dévoiler davantage sur les détails de l’histoire.
Les curieux peuvent retrouver Le tribunal de la rue Quirion en librairie.