Du théâtre à l’Escale

CULTURE. Les élèves de l’école secondaire l’Escale de Louiseville entament le dernier droit de leur année scolaire. C’est aussi le moment pour ceux ayant choisi l’option Art dramatique de présenter le fruit de leurs apprentissages.

Ces élèves présentent trois productions théâtrales en l’espace de trois mois, soit une tragédie lyrique, une comédie satirique et une comédie grinçante.

À la fin du mois de février, près de 25 élèves de deuxième secondaire ont présenté l’œuvre tragique de William Shakespeare, Roméo et Juliette. Lancée à la blague entre les élèves et leur enseignant, l’idée a germé et a abouti sur la scène de l’Escale, les 26 et 28 février. Le public a pu assister à la confrontation entre les puissantes familles Capulet et Montague, jusqu’à la rédemption de leur conflit à la suite de la mort de leur enfant unique.

Les élèves ont persévéré durant des heures pour comprendre leur texte, l’apprendre et forger leur personnage et leurs émotions. Les rôles principaux, celui de Roméo était partagé entre Laurent Latreille et Flavie Bédard, tandis que le rôle de Juliette a été interprété par Zoé Gélinas et Enaelle De Champlain-Filion. «C’était un gros défi qu’on s’est donné, car du Shakespeare c’est en lyrique et en vieux français. On a passé beaucoup de temps à s’expliquer et à comprendre ce qu’on disait. C’est une pièce que nous avons condensée en un spectacle de 1h45», raconte Antoine Gélinas, enseignant en arts dramatiques à l’école secondaire l’Escale.

Toka

En mars, les élèves évolueront dans un tout autre registre avec la pièce québécoise Toka. Les 27 élèves de troisième secondaire de cette concentration transporteront le public dans le petit village fictif de «Tok » baptisé «Ville du Cochon». Dans une comédie d’Évelyne De La Chenelière et d’Emmanuelle Jimenez, les spectateurs assisteront à la confrontation entre plusieurs adolescents de Toka, venant s’opposer aux décisions de la municipalité et au projet entrepreneurial d’un dénommé Roger Letzgo, qui souhaite implanter une usine de pâté de cochon à la place du seul parc de Toka. «C’est vraiment une comédie moralisatrice et la pièce est beaucoup plus légère que la précédente avec Roméo et Juliette», précise l’enseignant.

Deux représentations sont offertes, soit le 19 mars à 13h pour les élèves du 2e cycle de l’école et à 19h pour la population.

Paradise Blues

En avril, la troupe de théâtre parascolaire de l’Escale, composée d’élèves de secondaire un à cinq, présentera la pièce Paradise Blues, une pièce française qui n’a jamais été jouée sur scène. «Nous avons adapté le texte en québécois. On a changé certaines choses pour rendre la pièce plus intéressante pour les élèves. Ce sont 10 personnes âgées qui se battent pour la dernière chambre disponible dans une résidence», rapporte M. Gélinas.

Cette pièce sera présentée le 8 avril à 13h ainsi que le 9 avril à 19h. Coût d’entrée: 7 $ adulte et 5 $ étudiant. Information: 819-840-4350 ou antoine.gelinas@csduroy.qc.ca.

Une concentration à consolider

Depuis le départ de l’enseignant Serge Baril, une certaine instabilité plane au-dessus du volet Art dramatique à l’Escale. L’importante offre de concentrations dans les murs de l’établissement et l’absence de permanence pour l’enseignant responsable complique le développement de cette option à Louiseville.

Depuis deux ans, l’école secondaire mise sur l’expérience et la créativité du conteur et enseignant Antoine Gélinas qui espère être de retour dans son poste l’an prochain pour diriger ce programme. «Il y a une volonté de la direction de conserver cette concentration à l’Escale, mais la réalité est qu’on ne sait pas trop ce qui nous attend d’une année à l’autre. Je tiens le théâtre et l’improvisation à bout de bras. J’ai encore bien des projets en tête, mais leur réalisation va dépendre si je suis de retour, car je suis contractuel», souligne M. Gélinas.

Chaque année, les élèves de l’Escale présentent en moyenne quatre pièces théâtrales. C’est sans compter l’importante ouverture que l’école a fait en matière d’improvisation dernièrement, un peu grâce à l’arrivée de M. Gélinas. «On travaille autant le théâtre que l’improvisation et ça fonctionne très bien. On tente de rejoindre le plus d’élèves possible et de les intéresser à la scène», mentionne l’enseignant.

«Présentement, j’ai 24 jeunes impliqués dans la ligue d’improvisation de l’école cette année. C’est relativement nouveau. Les parties se jouent sur l’heure du dîner. Au niveau régional, on performe bien. Nous avons une équipe cadette et une autre juvénile dans la ligue mauricienne. Nous participons aussi à des tournois et nos élèves aiment ça», conclut-il.