Charette: dernier droit des travaux de rénovation de l’église
CHARETTE. Alors que l’avenir des églises est toujours incertain dans bien des municipalités, à Charette, un comité de valeureux bénévoles a pris les choses en main pour redonner un air de jeunesse à ce bâtiment religieux et s’assurer de le conserver pour encore longtemps.
En 2015, suite à la volonté manifestée par les citoyens de préserver leur église, le conseil de fabrique avait amorcé une grande campagne de financement qui devait permettre d’amasser les fonds nécessaires pour réaliser d’importants travaux de rénovation estimés à 155 000 $.
Jusqu’à maintenant, la façade avant de l’église (2016) et les murs de chaque côté (2017) ont été rénovés. Avec les fêtes du 100e anniversaire de la municipalité, l’an dernier, les travaux ont toutefois été suspendus. La prochaine étape consiste à remettre à neuf la partie arrière, soit la sacristie, cet automne.
Des bénévoles mettent présentement la main à la pâte pour faciliter le travail de l’entrepreneur qualifié qui réalisera la troisième et dernière phase de ces travaux. «Ça devrait coûter entre 20 000 $ et 30 000 $. Une fois ça terminé, on estime que notre église sera bonne pour les 30 prochaines années parce que le bâtiment est en très bon état», indique Lise Boulanger, présidente de l’assemblée de fabrique de Notre-Dame-de-L’Alliance.
Ainsi, la fabrique n’aura pratiquement qu’à débourser les frais d’électricité et de chauffage. Et cela ne représente pas un casse-tête pour Mme Boulanger et son comité puisque ces coûts sont couverts par les profits des ventes réalisées par l’ouvroir nommé La Boîte à Surprises qui a vu le jour lors des dernières années au sous-sol de l’église. L’organisme recueille des dons de la population et revend les articles (sauf les meubles, les appareils électroniques et informatiques) en bon état à faible coût. Les bénéfices sont ensuite remis à la fabrique. Cette entrée d’argent supplémentaire permet généralement de régler la facture du chauffage et de l’électricité estimée à près de 15 000 $ annuellement.
Certains résidents ont même décidé de contribuer à la cause en préautorisant des prélèvements bancaires mensuels. «Certains le font pour l’aspect religieux et pour d’autres, c’est plus pour l’aspect patrimonial», raconte Mme Boulanger.
Activités de financement
Pour permettre de financer les derniers travaux sur l’église du village et quelques améliorations mineures qui seront apportées à l’intérieur, deux activités qui serviront de levée de fonds sont organisées. Dans un premier temps, une messe musicale country avec Claude Lefebvre aura lieu le 22 septembre prochain. Une parade de chevaux est prévue et des collations seront aussi offertes. Le coût du billet est de 5 $.
Dans un deuxième temps, un concert de Noël est prévu le 14 décembre à l’église de Charette qui sera transformée pour l’occasion en salle de spectacle. La population pourra célébrer la fête de Noël en famille ou entre amis dans le cadre du spectacle Noël, une tradition en chanson qui mettra en vedette sept artistes de renom, soit Marie Michèle Desrosiers, Marie-Élaine Thibert, Marie Denise Pelletier, Nathalie Simard, Brigitte Boisjoli, Yoan et Christian Marc Gendron. «Ce concert est une tradition chaque année. C’est un gros morceau de notre campagne de financement. Plus de 500 personnes sont attendues. On retrouvera une méchante belle ambiance à l’intérieur de l’église», commente Lise Boulanger.
«Il y a un fort sentiment d’appartenance à Charette. C’est un peu pour ça qu’on note toujours une bonne participation aux activités. D’un autre côté, les gens donnent, mais ils obtiennent quelque chose en retour et c’est apprécié.»
Les personnes intéressées à se procurer des billets pour ces événements peuvent communiquer avec Mme Boulanger au 819-221-2869 ou au 819-383-4746.
«Une église au service de la population»
La fabrique de Charette s’est dernièrement dotée d’un plan d’action étalé sur trois ans qui permet de confirmer l’attachement des citoyens envers leur église. «Ce qui est très important pour les gens de Charette, c’est de conserver l’église. Pour la garder, il faut la rentabiliser et il faut s’assurer de l’occuper. En plus de sa vocation religieuse, c’est aussi un lieu culturel. Ça nous permet d’amasser des fonds et de réinvestir pour rénover le bâtiment ou apporter des améliorations selon nos besoins», explique Lise Boulanger.
Par ailleurs, dans le but d’accommoder la population, la fabrique projette de réaménager la salle de la sacristie pour accueillir les familles moins nombreuses lors des réceptions. Puis, un projet visant le remplacement du système de son à l’intérieur de l’église est également sur la table. «Notre équipe de vie économique veut que l’église puisse être utile à l’ensemble des citoyens. En milieu rural, l’église, c’est généralement la plus grande bâtisse de la municipalité. C’est un lieu de rassemblement et on y tient à Charette. On souhaite aussi établir des partenariats communautaires, sociaux et culturels pour rentabiliser l’église. On a cette préoccupation qu’elle demeure toujours au service de la communauté.»
Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon