Un lieu de partage pour les dépendants affectifs

COMMUNAUTÉ.À partir du 9 janvier, une cellule de Dépendants affectifs anonymes (DAA) verra le jour à Trois-Rivières. Ce groupe est l’initiative d’une femme qui a emménagé à Trois-Rivières il y a quelques années à peine. Elle se désolait de voir que les groupes les plus proches étaient à Victoriaville et à Québec. C’est pour cette raison qu’elle a décidé de lancer le groupe «Le pouvoir de choisir». «On apprend nos limites psychologiques, spirituelles et physiques, affirme-t-elle. On apprend à se connaître en écoutant les partages offerts par les gens. On en garde un petit bout, ce qui nous marque. On s’identifie davantage dans certains partages, parfois. Quand je suis arrivée chez les DAA, j’avais eu quelques relations peut-être malsaines que je n’avais pas identifiées. Quelqu’un m’avait référée à ce groupe. Ça a mis le mot sur le bobo.»

«La dépendance affective, c’est comme se brancher sur quelqu’un»

Le programme mis de l’avant par DAA en est un de développement spirituel. Il propose notamment l’utilisation, d’une littérature appropriée, du parrainage et de l’entraide téléphonique. On peut reconnaître une personne dépendante affective si elle va au-delà de ses capacités pour mériter l’amour des autres, si les relations interpersonnelles sont basées sur le modèle gagnant-perdant, si elle est très souvent obsédée ou compulsive et si elle a une vision d’elle-même très négative et une estime personnelle très basse, entre autres. Les difficultés de communication interpersonnelle, l’incapacité à se faire confiance, aux autres et à la vie, la crainte du rejet et de la désapprobation et le fait de nourrir des sentiments de jalousie et des soupçons de façon maladive, ayant constamment peur de tour perdre, sont aussi des caractéristiques de la dépendance affective. L’objectif du mouvement est de permettre aux membres de se rétablir de la dépendance affective et d’en aider d’autres à le faire. La dépendance affective est également reliée à un besoin de contrôle maladif afin de se protéger. Tout comme chez les Alcooliques Anonymes, DAA mise sur un mode de vie en 12 étapes de rétablissement personnel, un véritable mode de vie spirituel pour notre interlocutrice. «On peut être dépendant affectif de ses enfants, ses parents, ses amis, son mari ou sa femme, etc. La surprotection, dans une certaine forme, peut être une dépendance affective. Le groupe s’adresse aux gens de tout âge, tout sexe, toute religion. La dépendance affective ne nous rend pas inapte en public. Ce n’est pas toujours évident que l’on est dépendant affectif. C’est sûr que la première étape, c’est l’acceptation. J’essaie d’appliquer les étapes et les valeurs des DAA un jour à la fois, à mon rythme.» «Ça m’a rassurée. On apprend à s’auto-guérir par le partage et l’écoute. On s’aide. J’ai appris à avoir de l’estime de moi. Je n’en avais pas. L’approche spirituelle a beaucoup aidé à mon cheminement. Souvent, la dépendance affective vient de ce qu’on a vécu durant l’enfance. C’est mon cas. Je pensais être dans une famille fonctionnelle, mais ce n’était pas le cas. Je n’avais pas appris à faire face à la vie et j’ai dû partir à 17 ans de la maison. Avec le temps, j’ai appris mes limites et à m’accepter. Avant, je me sentais victime. Maintenant, je m’aime et je sais que je peux faire beaucoup de choses», conclut-elle.  Nouveau groupe «Le pouvoir de choisir» tous les mercredis, dès le 9 janvier, à 19h30 à l’église St-Patrick (340, rue Whitehead). Entrée par la porte de côté. Info : daa-quebec.org ou 1 877 621-4744.<@$p>