Trésors cachés dans Maskinongé?

Le Musée national des beaux-arts du Québec présentera, dès 2012, une importante exposition rétrospective des œuvres du peintre itinérant de Québec, Jean-Baptiste Roy-Audy, qui a parcouru la province, tout particulièrement le long du Chemin-du-Roy, entre 1820 et 1840, afin de portraiturer les bourgeois, les seigneurs ainsi que les curés des villages. D’après le conservateur de l’art ancien avant 1850 au Musée des beaux-arts, Daniel Drouin, Jean-Baptiste Roy-Audy aurait exécuté des portraits actuellement connus des membres de la famille du seigneur de Maskinongé, François Boucher, un personnage important de la première moitié du XIXe siècle dans la région. Cependant, cinq tableaux n’ont toujours pas été localisés et pourraient bien se trouver chez des descendants, qu’il reste à identifier pour le chercheur.

Grâce à l’examen des faits historiques, Daniel Drouin a émis l’hypothèse que Roy-Audy aurait en fait portraituré un à un tous les enfants de la famille Boucher, incluant gendres et belles-filles, tous dans la vingtaine et au début de la trentaine. Des dix portraits connus, huit forment quatre paires distinctes et font partie des collections du Musée national des beaux-arts du Québec.

M. Drouin a donc comme objectif de retrouver le plus vite possible les cinq tableaux manquants et demande donc l’aide de la population. Ces cinq tableaux sont les suivants: – Charles-Alexandra Lusignani dit Lisignan, médecin (180? – 18??) – Madame Charles-Alexandre Lisignani dit Lusignan, née Marie-Euphémie Boucher (1805 – 1834) – John Dies Nelson, médecin, (180? – 183?) ou le notaire Patrice Lacombe (1807 – 1863) – Madame John Dies Nelson ou Mme Patrice Lacombe, née Marie-Léocadie Boucher (1806 – 1894) -Charles-Paphnuce-Anaclet Boucher, médecin (1808 – 1872)

Pour contacter M. Drouin au Musée des beaux-arts du Québec, il suffit de composer le 418 644-6460, poste 3322 ou daniel.drouin@mnba.qc.ca.

Biographie de l’artiste

Jean-Baptiste Roy-Audy naît à Charlesbourg le 15 novembre 1778 dans une famille d’artisans du bois. Adolescent, il prend quelques leçons de dessin chez un grand maître-sculpteur et entre très tôt au service de son père dans un atelier qui se charge de sa formation. Ouvrier doué, il est aussi carrossier, ébéniste, peintre d’enseignes et d’armoiries. Sa notoriété dépasse Québec puisqu’il réalise en 1800 un buffet d’orgue pour la paroisse Notre-Dame de Montréal. En 1818, des déboires financiers et ses aspirations personnelles lui font entreprendre une carrière d’artiste peintre. Entre 1818 et 1824, Roy-Audy réalise alors des tableaux religieux destinés aux églises de Saint-Augustin-de-Desmaures, Deschambeault, Saint-Roch-de-l’Achigan, Lotbinière, Varennes, Longueil et Louiseville, ainsi que pour la chapelle du Séminaire de Trois-Rivières. Durant la seconde moitié des années 1820, Jean-Baptiste Roy-Audy vivote entre Québec et Saint-Augustin-de-Desmaures. Entre 1830 et 1838, l’autodidacte Roy-Audy obtient un nombre appréciable de commandes particulièrement comme portraitiste. Même si, à la même époque, l’artiste rêve de revenir s’établir à Québec, son travail l’entraîne dans divers villages québécois situés de chaque côté du fleuve Saint-Laurent entre Québec et Montréal, dans la région de Toronto et même jusqu’à Rochester dans l’état de New York. Sa clientèle est alors principalement constituée de notables et de leurs épouses, dont les Boucher de Maskinongé, qui lui commandent pas moins d’une quinzaine de portraits. Sa fin de carrière prend fin vers 1848. (S.J)<@$p>