Reportage photos:Visite historique à Wemotaci

Croyez-le ou non, c’était la première fois de l’histoire de la réserve atikamekw de Wemotaci qu’un cortège d’une soixantaine de personnes non autochtones visitait la communauté lors d’un séjour organisé le vendredi 14 mars dernier.

C’est l’Association forestière de la vallée du St-Maurice qui peut se targuer d’avoir organisé le premier voyage à Wemotaci. «C’est vraiment la première fois que des gens viennent ici pour visiter la communauté, affirme Simon Coocoo, le chef du Conseil de bande de Wemotaci. D’ailleurs, c’est la première fois qu’un autobus voyageur arrive à Wemotaci. Nous avons déjà reçu des groupes de 10 ou 15 personnes qui sont venus visiter, mais jamais un groupe aussi imposant. Ça fait quatre ans que nous travaillons sur les mesures d’harmonisation avec l’Association forestière de la vallée du St-Maurice. L’objectif est surtout de démontrer ce que c’est un village autochtone. Normalement, quand on parle de Wemotaci à Trois-Rivières, les gens vont demander c’est où et comment c’est fait. Certains pensent qu’il s’agit encore d’un village avec des maisons en bois ronds. Il existe aussi l’objectif de créer et d’entretenir des liens.»

Ce sont des gens de la Mauricie qui composait le groupe de visiteurs. Au menu de la journée : l’animation dans l’autobus en se rendant à Wemotaci par Samuel Castonguay du Conseil de la nation atikamekw (CNA), qui a dressé un portrait des communautés atikamekw; l’accueil sur la réserve par le chef Simon Coocoo; une danse traditionnelle avec de la musique autochtone et le dîner; une conférence sur le rôle de la femme par Mary Coon; une allocution sur les légendes et traditions atikamekw par Charles Coocoo; un diaporama sur l’école traditionnelle par Kice Amishk; un tour du village en autobus; et le souper dans un restaurant de La Tuque.

Le directeur général de l’Association forestière de la vallée du St-Maurice, René Charest, était tout sourire au terme de la visite. «Nous avons atteint nos objectifs et les membres ont été comblés d’après les commentaires que nous avons reçus. Nos membres ont entre autres retenu le sentiment de vastité de la Mauricie, la sagesse simple de nos hôtes et leur maîtrise de la langue française. Je ne croyais pas que nous étions les premiers à avoir visité Wemotaci en groupe organisé. Mais ça rentre très bien dans notre mission éducative, puisque nous ne sommes pas une agence de voyages. Je crois que ce voyage a réussi à briser plusieurs préjugés de nos membres à l’endroit de la communauté.»