Quatre décennies de vie municipale

COMMUNAUTÉ. Après une carrière de 41 ans, ­Martine ­Lemay, ­adjointe-réceptionniste au service des travaux publics à la ­Ville de ­Louiseville, a quitté l’hôtel de ville le 18 décembre dernier pour une retraite bien méritée.

Lors de ses derniers jours de travail, elle s’est toutefois assurée de bien former sa remplaçante tout en profitant des derniers soupers avec les collègues d’aujourd’hui et d’hier.

«  ­Je pense que j’ai accompli ma mission, j’ai vraiment servi la population du mieux que je pouvais. Et puis, j’ai toujours essayé de rester souriante, de bien accueillir les gens et de bien les informer  », estime ­Mme ­Lemay.

41 ans de responsabilités

Le 13 mars 1984 a été le début de l’unique emploi occupé par ­Martine ­Lemay. À l’âge de 20 ans, elle a été embauchée, d’abord de façon temporaire, pour ensuite conserver son poste à la suite du départ de la personne qu’elle remplaçait.

«  ­Les premières années étaient à la municipalité ­Saint-Antoine-­de-la-­Rivière-du-Loup, avant la fusion avec ­Louiseville en 1988. Si je me souviens bien, c’était le trésorier ­Gilles ­Proulx avec qui j’ai passé l’entrevue d’embauche. Ainsi, j’ai commencé à l’Hôtel de ­Ville qui était situé là où est le garage municipal actuellement. Après la fusion, on a tous été transférés ici  », se souvient ­Mme ­Lemay, originaire de ­Louiseville.

À cette époque, le maire était ­Paul-Émile ­Caron. Il a occupé ce poste de 1959 à 1975, puis de 1977 à 1987. «  ­Je me souviens que M. Caron avait son usine à côté de l’hôtel de ville à l’époque. C’était là où je traitais les paies, j’allais lui faire signer à son usine. C’était lui le premier maire avec qui j’ai travaillé tandis que le dernier est bien évidemment M. Deshaies, qui aime et traite bien ses employés. Ça c’est très important dans ce milieu de travail  », tient à préciser la nouvelle retraitée.

Tout au long de sa carrière, dans laquelle elle a changé d’employeur sans jamais quitter son poste, ­Martine ­Lemay a été multitâches, à une exception près.

«  ­Disons que depuis le début, j’ai touché un petit peu à tout ; les paies, les comptes payables, les permis, la trésorerie, le service du greffe aussi. La seule partie que je n’ai pas touchée est les loisirs  », ­mentionne-t-elle.

En plus de ses fonctions administratives, ­Mme ­Lemay était aussi la présidente du syndicat canadien de la fonction publique – local 968, pendant 23 ans. Une responsabilité loin d’être facile, surtout pendant les périodes de négociations.

«  ­En fait, j’avais été nommée présidente le 10 septembre 1998 pour notre syndicat. C’est sûr qu’il y a des hauts et des bas, on ne s’en cachera pas. Parfois, on n’est pas tous d’accord sur certains points, mais je dois dire que ça allait bien les dernières années  », selon elle.

La vie après la carrière

Même si sa vie n’est pas celle d’une vedette très connue, ­Martine ­Lemay ne passe pas toujours inaperçue quand elle se promène ou quand elle fait ses commissions à ­Louiseville.

«  ­Je vois des gens qui me regardent, qui me reconnaissent parce qu’ils sont venus ici (à l’Hôtel de ­Ville). Je vais leur dire bonjour, je vais leur sourire. Parfois, il y a des gens qui vont m’arrêter pour me demander des choses qui ont rapport avec la municipalité  », ­raconte-t-elle en souriant.

Quant à la vie à la retraite, ­Mme ­Lemay semble bien la tracer avec quelques projets à l’horizon, dont certains travaux à la maison à la suite des inondations de l’été dernier.

«  ­Quand on a une maison, ça occupe notre temps. En plus, je planifie des petits voyages, notamment pour aller à la pêche l’été prochain. Je n’ai pas une destination bien précise, j’aime ça me promener dans le ­Québec  », ­dit-elle.

Ce n’est pas toujours évident, pour une personne ayant une longue carrière de travail, de tout arrêter et de changer son rythme de vie. Martine ­Lemay semble bien prête à s’adapter à sa nouvelle réalité, car elle admet, en souriant, qu’elle avait quand même hâte de prendre sa retraite.

«  C’est à un moment donné, après tout ce nombre d’années à faire cinq jours par semaine, que tu penses à ta retraite. C’est seulement depuis mes vacances de l’été dernier que j’ai commencé à diminuer mes heures. Je n’ai jamais été en arrêt de maladie, je n’ai jamais été en chômage. Et quand j’ai eu mes deux enfants, ce n’était pas un an de congé, c’était un petit mois  », ­raconte-t-elle fièrement.

«  ­Si je m’ennuie, je suis sûre que je vais me trouver quelque chose à faire, comme prendre une marche. Je peux aussi visiter mes deux filles, à ­Montréal et à l’Assomption, et passer du temps avec elles  », ­conclut-elle.