Malgré les temps difficiles, la Société d’histoire et de généalogie entend bien survivre

HISTOIRE. La Société d’histoire et de généalogie de Louiseville souhaite un vent de renouveau au sein de son organisation. D’ailleurs, un conseil d’administration presque entièrement renouvelé chapeaute la Société depuis mars dernier. Le nouveau président, Michel Neveu, croit que cette dernière doit revoir sa mission.

Depuis 40 ans cette année, la Société d’histoire et de généalogie de Louiseville poursuit la mission de rendre l’histoire accessible à tout le monde. «Au volet de l’histoire s’ajoute toute la question de la promotion et de la protection du patrimoine, notamment du patrimoine bâti. Le troisième volet couvre toute la question de la généalogie qui a été ajoutée en 1999. La généalogie a été l’enfant pauvre de la société jusqu’à maintenant, alors je pense qu’il faut redonner aux citoyens le goût de revoir leurs racines, de développer un sens d’identité et d’appartenance à la communauté», mentionne M. Neveu.

Comment intéresser les gens à tous ces souvenirs? «En se rendant présent, estime le président de la Société. Je pense qu’il faut aller en amont. Il faut développer ce désir chez les jeunes du primaire et du secondaire, donc ça va demander des complicités et des connivences avec les professeurs d’histoire et les directions d’école. Il faut alimenter cette culture, et ça se traduit par des conférences, par des interventions». M. Neveu n’est pas sans mentionner que leurs possibilités sont présentement plutôt limitées avec la pandémie.

Difficile financement pour la société

Ce besoin de se renouveler et d’aller chercher de nouveaux publics provient d’un sentiment de précarité qui émane de la Société d’histoire et de généalogie depuis la fermeture soudaine du centre communautaire en septembre 2018, centre qui abritait les locaux de la Société, aux frais de la Ville.

«Comme ils ont fermé le centre communautaire en panique, il a fallu se trouver un local. On est désormais sur la rue Saint-Laurent et il faut payer le loyer. C’est tout notre budget qui part en loyer», révèle Mathieu Deschênes, administrateur. M. Deschênes est le seul membre du C.A. qui n’a pas commencé son mandat en mars dernier. Il a occupé le poste de président durant une dizaine d’années.

«On est la mémoire de la place»

– Sylvie Boissonneault

La Ville de Louiseville a annoncé qu’elle accordait 2500$ à la Société, montant que l’organisation entend utiliser pour payer son loyer. La Ville avait également auparavant offert à la Société d’emménager dans la Maison du commis-voyageur. Les membres du C.A. ont cependant décliné l’offre à l’unanimité, les locaux étant trop restreints pour contenir toutes les archives. Leur emplacement actuel ne leur permet d’ailleurs que de mettre sur tablette les deux tiers de leurs possessions.

La Société d’histoire et de généalogie possède entre autres les archives de L’Écho de Maskinongé depuis sa naissance, une partie de l’Écho de Berthier, une section pour faire des généalogies, des registres municipaux et d’hôtels, ou encore des documents d’entreprises qui ferment leurs portes.

«On est importants, parce qu’on est la mémoire de la place. On a de vieilles familles qui sont arrivées à l’époque de la fondation de Louiseville dont les descendants sont encore à Louiseville», explique Sylvie Boissonneault, administratrice.

La Ville a mentionné vouloir se porter acquéreur des archives de la Société en cas de dissolution. «J’ai trouvé ça correct de sa part, mais bien sûr, mon ambition est loin de mettre un terme à nos activités et de voir une dissolution, mais plutôt un essor des activités de la Société», insiste M. Neveu. Malgré les inquiétudes qui semblent planer au-dessus de la Société, Mme Boissonneault ne s’inquiète pas trop de la santé de l’organisation, du moins dans un avenir rapproché.

La principale source de financement de la Société est son calendrier annuel. Elle est actuellement à la recherche de photographies sous le thème du sport à Louiseville à partir du début du XXe siècle pour son calendrier historique 2022.

Sylvie Boissonneault rappelle enfin que les gens d’une même zone peuvent aller sur place à la Société d’histoire et de généalogie pour effectuer des recherches, malgré la pandémie.st