Les pionniers d’un changement de mentalité

Beaucoup de chemin reste encore à franchir, mais les jeunes de la MRC de Maskinongé sont plus en santé qu’il y a six ans selon Suzie Paquin, coordonnatrice de Maski en forme. Il n’en demeure pas moins que les personnes de 0 à 17 ans ne font pas assez d’exercices et qu’il y a toujours une grande place à l’amélioration au niveau de l’alimentation, révèle une consultation menée auprès des élèves de la MRC de Maskinongé et des professionnels du milieu.

«Les données que j’ai là? Si vous étiez venus me voir il y a six ans, vous auriez été inquiet. Il y avait de la poutine dans les écoles, le défi 5 (fruits) – 30 (minutes d’exercices par jour) n’existait pas. On a fait beaucoup de progrès», constate Mme Paquin, relativement aux mesures instaurées dans la province et spécifiquement dans la MRC de Maskinongé.

Voilà maintenant six ans que l’organisme Maski en forme cherche des solutions pour outiller les gens dans le but d‘adopter un mode de vie plus sain.

«La journée où on va avoir un bel équilibre de vie, il va y avoir moins d’attente dans les hôpitaux», affirme Mme Paquin.

Une importante lacune observée par Maski en forme concerne la participation citoyenne auprès des jeunes. «Peut-être que le mot bénévole fait peur, mais il y en a moins qui s’impliquent», a-t-elle relevé.

Pour y remédier, Maski en forme a décidé d’attaquer le problème à la base; en créant des Acti leaders. Le programme a pour objectif d‘inciter des enfants dégourdis à prôner l’exemple en organisant eux-mêmes des activités saines. Ils sont encadrés, bien sûr, par les parents et le service-école dans leurs démarches.

À cet égard, moins d’un an après l’implantation du projet, à l’automne 2012, 143 jeunes de la MRC de Maskinongé, majoritairement en 5e et 6e année du primaire, avaient reçu leur certification Acti leader.

«Les jeunes prennent en charge leur cour d’école. À la récréation, ils sont encadrés par une équipe-école responsable», explique la coordonnatrice de Maski en forme.

Non seulement la réponse de la jeunesse a été au-delà des attentes, mais des personnes de tous les âges ont demandé d‘adhérer au programme.

«Ils sont les pionniers d’un changement de mentalité», croit Mme Paquin.

Ces ambassadeurs en herbe ont comme mission de prêcher en faveur des saines habitudes de vie sur deux axes: l’activité physique et l’alimentation.

«Nos Acti leaders participent à des ateliers de cuisine; ils font des menus santé et même du jardinage», souligne Mme Paquin.

La sphère politique

Maski en forme qui fait le pont entre les organismes prônant de saines habitudes de vie, les écoles et les parents des 17 municipalités de la MRC de Maskinongé s’attaque désormais à la sphère municipale. Dans l’élaboration de son plan triennal, la coordonnatrice, Suzie Paquin, a constaté qu’il existait une disparité entre les municipalités à cet égard. Elle travaille à favoriser le réseautage entre les villages du territoire pour améliorer l’accès de la population à des équipements collectifs.

«On regarde la possibilité de mettre en commun une ressource en loisir. On aimerait jumeler trois ou quatre municipalités qui vont se partager le salaire d‘une ressource. De cette façon, elles pourront fractionner la facture. Nous, on pourrait être un levier pour les deux premières années», suggère-t-elle.

Cette proposition découle du fait que sur les 17 municipalités, seulement quatre ont à leur emploi un directeur des loisirs.

«On espère que toutes les municipalités puissent avoir quelqu’un qui coordonne, au moins à temps partiel, les loisirs», souligne-t-elle.

Dans un autre ordre d’idées, Maski en forme seconde la Société d’aide au développement des collectivités de la MRC de Maskinongé dans son optique de mettre à l’avant-plan le transport en commun et le développement durable. Un concept qui intègre, selon l’organisme, les saines habitudes de vie. Déjà, Maski en forme a identifié des points à améliorer pour faciliter les gens à marcher plus et à utiliser davantage les transports en commun.

«Il n’y a pas de trottoir à Saint-Léon-le-Grand et à Saint-Sévère», révèle Mme Paquin, à titre d’exemple. Si on veut inculquer de saines habitudes de vie aux jeunes, il faut que ça s’étende à toutes les sphères.»

Finalement, si la santé des jeunes inquiète, le fait que les professionnels soient plus préoccupés par cet enjeu qu’auparavant est un immense pas en avant selon Suzie Paquin qui reconnaît que le travail à abattre est encore énorme.