Les moulins à poivre de Raynald Brassard
NOËL. S’il devait un jour être muté à l’atelier du Père Noël, c’est à la fabrication de moulins à poivre en bois que Raynald Brassard serait assigné.
Sous les mains appliquées de ce bricoleur du dimanche, des pièces de bois nobles se transforment en des accessoires de cuisine de luxe. « J’ai toujours travaillé le bois. J’étais petit cul dans la cave de mon père et on fabriquait des boîtes à savon », se rappelle ce technicien en instrumentation de contrôle à la retraite.
L’artisan a réalisé de nombreux projets d’envergure pour ses propres besoins et ceux des membres de sa famille comme des armoires, des bibliothèques, des tabourets et même une chaise Maloof, la Ferrari des chaises berçantes. Mais son dada, ce sont les moulins à poivre et les bols à salade dont il s’est fait une spécialité avec son outil de prédilection : le tour à bois.
Que ce soit avec des bois indigènes comme le merisier, le noyer, le frêne, l’érable, le bouleau ou l’orme ; ou exotiques comme l’acajou, le padouk africain ou même l’olivier : Raynald Brassard exploite les textures des essences de bois pour en faire de magnifiques pièces uniques. Parfois, en mariant les essences par la technique du laminage, les moulins à poivre deviennent encore plus spectaculaires pour ceux qui aiment ce style plus flamboyant.
Membre de la section Mauricie de l’Association des tourneurs de bois du Québec (ATBQ), l’artisan connaît tous les trucs du métier. Et s’il devait ne dévoiler qu’un seul de ses secrets, c’est la patience.
« Il faut que le bois soit sec. On doit le faire sécher lentement ou sinon, ça va craquer et faire comme du bois de chauffage », explique Raynald Brassard qui scelle ses pièces de bois afin de les faire sécher quelques années avant de s’y mesurer. Dans le cas des bols à salade, la pièce de bois peut être travaillée en deux temps. Un premier tournage de base lorsque le bois est encore vert puis on le scelle pour le laisser sécher lentement avant de le reprendre quelques mois plus tard pour le tournage final. « Pour voir quand il est prêt, tu le pèses régulièrement sur une petite balance de cuisine et quand tu vois que le poids est stable, c’est qu’il est prêt pour la finition. »
Un cadeau unique
Il peut en coûter entre 75 $ et 125 $ pour un moulin à poivre de Raynald Brassard, le prix variant selon l’essence de bois utilisé et si la pièce est faite de bois laminé, ce qui nécessite évidemment plus d’opération. Le moulin comprend bien sûr le mécanisme pour moudre, en acier inoxydable ou en céramique, acheté chez Lee Valley et un fini de protection avec l’huile Osmo.
« Je pense en avoir donné autant que j’en ai vendu. Ça fait des cadeaux uniques qu’on ne retrouvera pas dans des boutiques comme Stoke par exemple », sourit le talentueux bricoleur qui participait encore il y a quelques années à des salons des artisans.
L’Association des tourneurs de bois du Québec (ATBQ) compte cinq sections. Outre la Mauricie, on retrouve les régions de Chaudière-Appalaches, Montérégie, Outaouais, et 3L (Lanaudière, Laurentides et Laval). La section Mauricie tient environ quatre ou cinq rencontres par année à Batiscan – période de relâche durant l’été – avec à chaque occasion, des membres qui viennent partager leurs trucs. Info : www.atbq.qc.ca