Le TrueC réclame plus de financement
TRAVAIL DE RUE. Établi depuis peu à la Maison de jeunes l’Éveil jeunesse de Louiseville, à la suite de la fermeture du centre communautaire, le Travail de rue communautaire (TrueC) de la MRC de Maskinongé joue, chaque année, un rôle important dans la vie de centaines de personnes vulnérables, en difficulté ou démunies de la région.
En décembre dernier, le TrueC a lancé une campagne de financement populaire intitulée «Tous pour la rue!», dont l’objectif est d’amasser une somme de 5000$ pour soutenir sa mission. «Au-delà de cet objectif, nous utilisons cette campagne comme une plateforme de promotion et de sensibilisation sur les réalités que l’on côtoie dans la rue. Il y a encore trop de gens qui ne savent pas ce que font les travailleurs de rue dans notre milieu», explique Michel Purcell, coordonnateur de l’organisme.
«Oui, c’est dans la rue qu’on travaille au quotidien et c’est avec le vrai monde qu’on intervient. Le travail de rue reste encore largement perçu comme une pratique urbaine qui s’adresse à une clientèle lourde, soit aux itinérants ou aux prostituées. La réalité, c’est qu’on vient en aide aux personnes âgées entre 12 et 30 ans prioritairement, mais non exclusivement et qui vivent toutes sortes de difficultés. On est présent tout le temps! Notre approche en est surtout une de prévention», précise M. Purcell.
Le Travail de rue communautaire de la MRC de Maskinongé a réalisé 571 interventions l’an dernier et a accompagné 695 personnes dans diverses situations, dont 436 sur une base régulière.
Financement
Dans un monde idéal, le TrueC aurait besoin de quatre ressources à temps plein et d’un budget de 210 000$ pour bien desservir la région. Actuellement, son budget est plutôt de 130 000$ et l’équipe est composée d’un employé à temps plein et de deux à temps partiel. Centraide Mauricie lui accorde une aide financière de 15 000 $ alors que le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec lui remet une contribution de 104 500$.
«Ce n’est pas le résultat de cette campagne de financement populaire qui va déterminer notre avenir. On nous demande de trouver d’autres sources de financement et on en est très conscient, tout comme on est conscient qu’on œuvre dans un milieu défavorisé où il y a 19 autres organismes sur le territoire qui reçoivent du financement du CIUSSS sous différentes formes et qui doivent aussi trouver d’autres sources de financement dans le même milieu», ironise M. Purcell.
À l’instar d’autres organismes du secteur, le TrueC a profité d’une légère indexation de son financement depuis l’arrivée du nouveau gouvernement, mais celui-ci demeure encore insuffisant pour répondre à tous les besoins. «On a un manque à gagner d’environ 15 000$ par année. Ce qu’on demande depuis plusieurs années, c’est d’obtenir 167 000$ du CIUSSS, soit près de 75% de nos besoins réels», informe le coordonnateur du TrueC.
Année de restructuration
En raison de son sous-financement et du départ de Michel Purcell vers la retraite, la structure du Travail de rue communautaire de la MRC de Maskinongé sera revue au cours de la prochaine année. «On est à réfléchir à une restructuration qui maximiserait les services en fonction du budget que nous avons. Le temps est venu pour moi de quitter. J’ai fait le tour, je suis fatigué et usé. Je veux profiter du temps qu’il me reste avec ma femme. On prépare la transition. C’est quand même le travail le plus enrichissant que j’ai fait en 30 ans de carrière en animation et en intervention», fait savoir M. Purcell.
En ce qui a trait à la campagne de financement en cours, le TrueC a mis en vente 500 billets au coût de 10$. Chaque billet donne la chance de remporter un crédit voyage de 1000$, en partenariat avec Voyage Vasco de la MRC de Maskinongé. Le billet gagnant sera tiré le 26 mars lors d’un 5 à 7 à la Brassette l’Ami de Louiseville. Des billets sont toujours disponibles auprès des travailleurs de rue, à l’agence Voyage Vasco ou au café Le Rose-Barista de Louiseville.