Guy Gélinas: photographe amateur et brigadier scolaire
PASSION. La réserve naturelle de Pointe-Yamachiche est une destination très prisée par les ornithologues et les photographes amateurs. Guy Gélinas connait bien l’endroit. Il s’y rend chaque jour pour observer la faune et la flore, mais surtout pour capturer des images époustouflantes d’oiseaux.
Ce terrain de jeu, M. Gélinas l’arpente depuis plusieurs années. Il le visite plus fréquemment depuis trois ans, moment où il a mis au rencart son appareil photo argentique pour utiliser la technologie numérique. «C’est un des plus beaux endroits au Québec pour observer les oiseaux. Je ne saute presque jamais une journée. J’y vais surtout pour la variété d’oiseaux qu’on retrouve là-bas. On peut toujours avoir une surprise et voir un oiseau rare. Il y a au-dessus de 200 variétés d’oiseaux différents. C’est un milieu naturel assez unique», déclare le photographe.
«C’est une communion avec la nature»
– Guy Gélinas
Ce n’est d’ailleurs pas d’hier que l’homme de 61 ans s’évade dans les espaces verts pour connecter avec la nature. «J’aime la photographie, le plein air et l’observation. C’est probablement une passion qui est née à la fin des années 1970 lorsque je faisais du canot-camping avec mon frère dans le parc national de la Mauricie. On passait nos fins de semaine là-bas. Avoir eu les nouveaux appareils dans le temps, ça aurait été fou les photos qu’on aurait pu prendre», lance-t-il.
Cultiver sa passion
Autodidacte, Guy Gélinas capture chaque année des milliers d’images qu’il partage sur les réseaux sociaux ainsi que sur des sites d’adeptes d’ornithologie. «Ça fait connaître la Pointe-Yamachiche et tout ce qu’on peut y retrouver lorsqu’on y va. Je suis perfectionniste et très sévère avec moi-même. Ce n’est pas toujours facile de faire une sélection», révèle-t-il.
Cette sortie en nature lui permet également de fraterniser avec d’autres photographes ou observateurs venus d’un peu partout. «À force d’y aller, je me suis fait des amis à la grandeur du Québec. On échange des informations et on communique ensemble. On m’a même offert la possibilité de devenir guide pour des touristes français intéressés par l’endroit», admet M. Gélinas.
La Pointe-Yamachiche est un lieu privilégié pour l’observation des limicoles. Plusieurs autres espèces d’oiseaux peuvent être observées lorsque les visiteurs empruntent le sentier de plus d’un kilomètre menant vers le fleuve ou encore la passerelle de bois d’une longueur de 576 mètres.
La sécurité à coeur
Guy Gélinas entame sa cinquième année comme brigadier scolaire à Yamachiche. Son rôle est très important. Il assure la sécurité des écoliers à la traverse piétonnière devant l’école Omer-Jules-Desaulniers, et ce, 16 heures par semaine. «J’aime côtoyer les jeunes et j’ai vraiment du plaisir avec eux. Je pense qu’ils m’aiment tous. Malgré tout, c’est quand même un travail à risque. Il y a de plus en plus de circulation sur la rue Sainte-Anne. Ce n’est pas tous les automobilistes qui suivent la limite de vitesse de 30 km/h. Les gens ne sont pas toujours courtois et respectueux. À l’occasion, je me fais engueuler! Ça prend des yeux tout le tour de la tête. Il faut constamment être aux aguets et se concentrer», confie le natif de Yamachiche.
Cette occupation ne l’empêche toutefois pas d’entretenir sa passion pour la photographie. «J’ai toujours mon appareil photo avec moi dans le véhicule. Après l’école, je me dirige à la Pointe-Yamachiche pour observer les oiseaux. J’ai le temps de prendre des photos en masse. C’est une communion avec la nature. Quand je suis là, je décroche. Je peux être assis pendant une heure sur le bord de la rivière en attendant l’oiseau qui va peut-être venir se poser sur une branche. Ma force, c’est que je les détecte assez bien. On dirait que le cerveau est devenu habitué. J’ai l’œil d’un sniper», rapporte M. Gélinas.