Une pièce d’anthologie découverte

HISTOIRE. Parfois, faire du ménage mène à de bien belles découvertes. C’est notamment le cas de la famille Ladouceur qui a eu le bonheur de retrouver, parmi le matériel retiré de la maison familiale il y a près de 25 ans, une édition de l’Écho de Saint-Justin, l’ancêtre de l’Écho de Maskinongé, datant du 13 octobre 1944.

Propriété de W.-H. Gagné et fils, cet hebdomadaire, auquel étaient très attachés Béatrice et Roland Ladouceur, était le numéro 50 du volume 23. Cette édition spéciale de 16 pages visait à rendre hommage aux soldats, marins et aviateurs qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale. Ce conflit armé s’est déroulé pendant six ans, soit du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945.

À l’intérieur du journal, la direction a souligné la contribution de 35 militaires en devoir ou morts en service au moment de l’impression.

«Ma mère conservait tous les journaux de l’Écho. Elle avait des caisses de journaux et probablement qu’elle en avait encore plus, car la maison a été reconstruire à la suite d’un incendie. C’était une personne qui s’informait beaucoup, qui aimait lire et qui développait ses connaissances au fur et à mesure. Elle était très instruite par elle-même», souligne Murielle Ladouceur-Lessard, fille de M. et Mme Ladouceur.

«Nous avons vidé la maison familiale de la route Savoie à Saint-Justin en 1995 et ma sœur Doris Martin-Ladouceur a découvert dernièrement que notre mère avait gardé les journaux depuis le début de l’Écho de Saint-Justin. Elle aimait beaucoup l’actualité locale. Elle se reconnaissait là-dedans», indique celle qui provient d’une famille de six enfants et dont la mère est décédée en 2004.

La famille Gagné, alors propriétaire de l’Écho de Saint-Justin, avait ce désir de rendre hommage à toutes les familles ainsi qu’aux soldats de l’armée canadienne. «L’Écho de St-Justin se souvient. C’est pourquoi, la Direction offre un numéro spécial en l’honneur des familles qui ont donné leurs fils et des fils qui donnent leur vie», voit-on dans les pages de ce journal.

D’ailleurs, les passages suivants illustrent très bien l’essentiel du message envoyé aux citoyens de la région avec cette parution. «Le journal hebdomadaire, l’Echo de St-Justin, fidèle à ses traditions et à la devise du Québec, se souvient. Après avoir dressé une nomenclature, aussi complète que possible, de tous ceux qui combattaient outre-mer, la direction du journal régional a voulu rendre un hommage public et solennel à toutes les braves familles du comté de Maskinongé, qui ont donné leurs fils pour la défense de nos libertés si chères et le rétablissement d’une paix durable», écrit le notaire Jean B.-Lafrenière.

«(…) C’est grâce à eux si depuis quelque temps nous nourrissons l’espoir d’une guerre qui s’achève. Sans doute, parfois, nous sommes portés à nous demander les raisons pour lesquelles ces jeunes endossaient si tôt et de leur propre volonté l’habit militaire. À coup sûr, un peu d’atavisme les poussait comme d’instinct dans cette aventure guerrière. Nous sommes les fiers descendants des coureurs des bois, et c’est un peu par fidélité à la tradition que les nôtres se sentent la force et le courage de braver les horreurs de la guerre. Mais, il faut envisager les faits sous un aspect surnaturel et percevoir dans les faits et gestes de nos jeunes l’intervention de la Providence. À nos familles qui pensent que leur fils s’est enrôlé par ignorance ou par décision d’un mauvais coup de tête, nous leur disons: Sachez que rien n’arrive sans la volonté de Dieu!», ajoute-t-il.

Les annonceurs de l’époque ont été nombreux à manifester un témoignage sans équivoque de sympathie et d’encouragement à l’égard des familles et des soldats du comté de Maskinongé.

Ce document historique a été produit en collaboration avec plusieurs partenaires et collaborateurs du milieu qui se sont associés pour rendre cet hommage.

Cette découverte démontre bien l’attachement des citoyens de la région envers leur hebdomadaire et représente une fierté pour les artisans en poste qui se chargent chaque semaine d’offrir du contenu local et de qualité à chaque foyer.

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