Une médaille pour souligner la carrière de Michel Dupuis

COMMUNAUTAIRE. Voilà maintenant 40 ans que ­Michel ­Dupuis est ambulancier chez ­Dessercom, à Louiseville, un métier qu’il prend beaucoup de plaisir à pratiquer au quotidien.

La médaille du Lieutenant-gouverneur du Québec qu’il a reçue pour souligner ses 30 années de services le rend encore plus fier, et il est maintenant sur le point d’en recevoir une pour ses 40 ans de carrière.

À la base, ce qui accroche particulièrement M. Dupuis dans le métier, c’est vraiment le côté humain du travail. Il le constate à travers chaque appel qu’il reçoit, et c’est ce qui le motive à continuer jour après jour, année après année. «  ­Quand j’ai commencé, en 1982, j’étais à temps partiel. Au départ, c’était pour ­Ambulance ­Louis-Richard de ­Louiseville, qui était une entreprise privée. J’ai appris les vraies valeurs humaines, des éléments du métier qui m’ont été enseignés, qui ne sont pas toujours enseignés dans des plus grosses entreprises parce qu’ils ne sont pas personnalisés.  »

Si la carrière de M. Dupuis a été marquée par de nombreux moments forts, plusieurs hauts et bas et de belles expériences à différents moments, il soutient n’avoir jamais rien connu comme la pandémie de 2020. Selon lui, l’expérience qu’il a acquis au cours de sa carrière l’a aidé à bien se préparer mentalement à cette difficile épreuve. Cependant, c’est plutôt au niveau physique qu’il a trouvé ça dur.

«  ­La première année de la ­COVID, ç’a été quelque chose, ­concède-t-il. On était tous brûlés. Avec ­36-37 ans d’expérience [au moment où ça a commencé], ç’a vraiment joué sur mon stress du travail. Une épreuve comme ­celle-là, ça demande beaucoup de robustesse, chose que j’ai beaucoup moins que quand j’étais plus jeune. On a réussi à passer à travers.  »

S’il y a une qualité que M. Dupuis retient de ­Dessercom, l’entreprise pour qui il travaille depuis qu’ils ont acheté le réseau dans lequel il est, c’est vraiment au niveau de l’effectif qu’ils fournissent à leurs employés. Il souligne à quel point ils sont à l’écoute de tous leurs employés, remplissent les différentes demandes, et font tout en leur possible pour trouver tous les moyens nécessaires pour améliorer et maximiser leurs services à la population.

Un travail ­sous-estimé

Si ­Michel ­Dupuis apprécie grandement le travail de ­Dessercom et son dévouement à la fois pour ses employés et pour la population, il croit tout de même que sa profession n’est pas assez reconnue aux yeux de la société. ­Là-dessus, c’est de la part du gouvernement qu’il réclame une plus grande visibilité, ce qui selon lui passe par des actions concrètes.

Au cours des années 1980, explique l’ambulancier, le gouvernement du ­Québec a pris en charge la négociation des contrats dans le domaine préhospitalier. Le réseau s’est donc retrouvé dans l’obligation de négocier tout ce qui touche au salaire et aux conditions de travail avec les syndicats et le gouvernement, par l’entremise du ministère de la ­Santé et des ­Services sociaux. Cependant, de nombreux ambulanciers s’entendent pour dire que cette entente n’a pas été dans leur intérêt, et qu’il continue encore aujourd’hui d’y avoir une grande iniquité.

«  ­Les négociations dépendent vraiment des syndicats. Le problème auquel on fait face, c’est qu’on fait à un manque d’effectif dans tout le domaine de la santé. De plus, ça aurait dû faire très longtemps que nos conditions de travail auraient dû être réajustées et surtout, respectées. On veut s’assurer qu’on nous donne ce qui nous revient, selon nos compétences : on n’est pas respectés dans le domaine,  » déplore ­Michel ­Dupuis.

Par contre, s’il croit que les contrats et les conditions de travail doivent être mieux respectés de la part du gouvernement, M. Dupuis estime que cet obstacle n’affecte en rien le travail acharné que fourni ­Dessercom au niveau de la gestion entre les hôpitaux et les ambulanciers. Il estime que plusieurs employés de l’entreprise travaillent très fort pour veiller au bon fonctionnement du processus, et que les employés sont capables de bien accomplir leur travail avec ce qu’ils peuvent leur offrir. Il cite en exemple ­Valérie ­Champagne, directrice des soins préhospitaliers, qui s’assure des suivis protocolaires au niveau de la formation des employés.

Si tout va bien pour lui, ­Michel ­Dupuis prévoit être en mesure de prendre sa retraite l’an prochain, après avoir complété ses 40 ans de services. En toute conscience d’esprit, il se dit satisfait de ce qu’il a donné à sa communauté, au fil des ans, et croit qu’il dispose d’une relève très prometteuse, en qui il sait qu’il pourra faire confiance.