Une crise qui laissera ses marques au CIUSSS-MCQ

COVID-19. La Mauricie/Centre-du-Québec a hospitalisé son patient zéro de la COVID-19, le 24 mars l’an dernier. La crise sanitaire atteint son apogée le mois suivant en avril, alors que plus de 70 personnes sont hospitalisées.

Le combat débute. Deux unités COVID sont mises sur pied au Centre hospitalier affilié universitaire régional (CHAUR) de Trois-Rivières et à l’Hôpital Sainte-Croix de Drummondville pour traiter les patients COVID. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ) a  12 808 cas de COVID en douze mois. Au total, 516 personnes en sont mortes.

Les employés sur la corde raide

Durant toute cette période, les services sont maintenus à bout de bras par les 21 000 employés du CIUSSS-MCQ. Près de 10 % d’entre eux s’absentent du travail, épuisés, atteints de la COVID-19, en isolement, en attente d’un résultat ou en raison d’autres maladies.

«Ce que ça a pu faire naître comme solidarité, capacité de résilience et d’adaptation!»

– Carol Fillion

Heureusement, près de 1000 nouveaux employés gonflent les rangs du CIUSSS-MCQ au cœur de la crise. « Il est clair que la complexité du travail et la durée de la crise augmentent la charge sur les travailleurs de l’a santé. Il y a de l’épuisement qu’on peut comprendre quand on travaille 50 heures depuis plus d’un an dans un climat de charge émotive importante » explique Carol Fillion, président-directeur général du CIUSSS-MCQ. qui a bonifié ses programmes d’aide aux employés.

De nombreux services sont chamboulés. Sur les étages d’obstétrique, les pères se voient refuser l’accès aux échographies et les patients immunosupprimés demeurent isolés. Les urgences sont converties. Malgré tout, 68 % des chirurgies sont maintenues.

« Toutes les chirurgies urgentes, semi-urgentes et oncologiques ont été maintenues tout au long de la pandémie », affirme le CIUSSS. Un partenariat avec le centre médical spécialisé de Trois-Rivières (ophtalmologie) permet d’en réaliser 1000 autres.

« En un court laps de temps, on a dû faire des adaptations extraordinaires. Dans nos laboratoires, on est passé d’une capacité de traitement de 500 à 3 000 prélèvements COVID-19 par jour. Le personnel œuvre depuis un an maintenant dans un climat sans précédent ».

Cette dernière année restera gravée dans la mémoire de Carol Fillion: « La grande fierté, c’est l’engagement des travailleurs de la santé pour combattre le virus et continuer à offrir des services à la population. Ce que ça a pu faire naître comme solidarité, capacité de résilience et d’adaptation!»

Le vaccin en renfort

Pour l’heure la pandémie recule. « On a vacciné l’ensemble des personnes qui désiraient l’être en CHSLD et en ressources intermédiaires. D’ici quelques jours on aura terminé de vacciner nos personnes âgées en RPA ». Avec la vaccination, la demande sur les services hospitaliers devrait diminuer, estime M. Fillion.

Les activités reprennent timidement leur cours normal. On reste sur le qui-vive. Et la cadence s’accélère. Dès cette semaine, trois blocs opératoires supplémentaires seront rouverts à Trois Rivières et à Victoriaville. Le CIUSSS-MCQ espère atteindre 77 % de sa capacité opératoire au CHAUR de Trois-Rivières, 75 % au HCM de Shawinigan, 90 % au HDA d’Arthabaska et 80 % au HSC de Drummondville.

M. Fillion accueille favorablement la décision du gouvernement de faire passer plusieurs régions en zone orange, dont la Mauricie et le Centre-du-Québec. « Il faut maintenir une très grande vigilance. La dernière année a été riche d’apprentissages dans nos établissements et notre communauté. La COVID-19 est toujours dans notre communauté et les variants aussi.  Le pouvoir est entre nos mains. Il faut rester vigilant et rigoureux, porter le masque, respecter les distances et se laver les mains. On est en bonne position pour s’en sortir », conclut-il.