Une clinique de consultation de cannabis médical à Louiseville

LOUISEVILLE.  Beaucoup de gens ont vu apparaître un nouveau commerce ayant un lien direct avec le cannabis médical au centre-ville de Louiseville, mais très peu savent ce qui se déroule à l’intérieur de ce local.

L’entreprise « Cannabis médical Louiseville » a ouvert un local de consultation pour permettre à toute personne qui souhaiterait avoir accès à du cannabis médical d’en obtenir. Ce bureau a ouvert ses portes il y a près d’un mois. Il est situé tout juste à côté de celui de la députée fédérale néodémocrate du comté de Berthier-Maskinongé, Ruth Ellen Brosseau.

L’entreprise offre actuellement des services de consultation sur rendez-vous, mais assure que son bureau sera ouvert sur une base régulière au cours des prochaines semaines.

«On aide les patients  qui veulent avoir accès à du cannabis médical à trouver un médecin qui est certifié et qui peut en prescrire, car ce n’est pas tous les médecins qui veulent et qui peuvent le faire. Les gens viennent nous voir avec leur dossier médical et les diagnostics reçus. On analyse le dossier et on fait une pré-qualification. Ensuite, c’est le médecin qui va décider si le patient est qualifiable et le nombre de grammes qu’il pourrait consommer», mentionne Régis Gaudet, propriétaire de l’entreprise.   

À cet égard, l’entreprise fait appel à des médecins d’autres provinces canadiennes. «Si le dossier du patient est conforme, il peut discuter avec un médecin de la Colombie-Britannique ou de l’Ontario, par exemple. On l’aide dans sa démarche et c’est quelque chose qui se fait à distance par Skype. Ce n’est pas une nouvelle façon de procéder, ça se fait déjà ailleurs», ajoute M. Gaudet.

« Cannabis médical Louiseville » ne vend pas de pot et jamais il n’y aura vente de cannabis à son local de Louiseville, assure le propriétaire. «Présentement, on offre des consultations. On va bientôt offrir des services plus complets, soit de la consultation jusqu’à la vente des équipements que les gens auront besoin pour faire pousser leur cannabis de qualité médicale. Par contre, nous ne vendrons jamais de cannabis».

Décision réfléchie

L’implantation de cette entreprise à Louiseville n’est pas un hasard. Au contraire, en plus du faible coût des loyers, Régis Gaudet estime qu’il s’agit d’un choix stratégique. «Entre Montréal et Québec, il n’y avait pas de point de service de consultation pour les patients. La plupart de nos patients qui ont des douleurs, pour eux  faire deux ou trois heures de route pour consulter, ça cause un problème. Louiseville était un bon endroit géographiquement pour s’installer. De plus, à Louiseville, il y a une ouverture pour le cannabis médical. Et, à plus long terme, nous avons des projets communautaires», admet le propriétaire.

Au cours des prochaines années, l’entreprise souhaiterait implanter des jardins communautaires de cannabis afin d’éviter tout le casse-tête qu’amène la production de cannabis auprès des consommateurs. «Les gens n’auraient pas à faire du dommage à leur maison ou à leur appartement. Il y a des risques au niveau de l’humidité et au niveau électrique. On veut présenter un modèle qui pourrait être sécurisant autant pour les patients que pour les citoyens parce que ce n’est pas toujours évident d’avoir un voisin qui fait pousser du cannabis. Si on offre des espaces communautaires à ces gens-là, on règlera bien des problèmes tant au niveau de la sécurité que de la santé publique».

Légalité ou non

M. Gaudet se décrit comme un consultant en cannabis. Il demeure dans la région de Sherbrooke et a contribué à la naissance de plusieurs entreprises semblables en Estrie et à Québec. Il assure que son commerce est complètement légal.

«La seule façon qu’on a de pouvoir opérer, c’est en concordance à 100% avec la loi. Je peux me permettre de la critiquer et de ne pas être en accord, mais pour pouvoir aider mes patients sur le long terme, si je fais des erreurs au niveau de la loi, c’est certain que je ne serai pas là pour les aider. Donc, tout se fait de façon très légale avec des médecins canadiens».

Régis Gaudet rappelle que des commerces semblables sont ouverts à Gatineau, Longueuil, Sherbrooke et Québec, notamment. Aucun permis spécifique autre que celui d’occupation commerciale ne serait nécessaire pour opérer ce bureau.

TC Media a adressé une requête pour obtenir les commentaires de la Sûreté du Québec face à l’ouverture de ce commerce à Louiseville. Le corps policier n’a toutefois pas donné suite à notre demande.