Une bonne campagne dans Maskinongé malgré un climat tendu

ÉLECTIONS. Selon les candidats des cinq principaux partis, la campagne électorale qui tire à sa fin s’est somme toute très bien déroulée, côté sécurité. Contrairement à ce que plusieurs de leurs collègues candidats ont vécu, aux quatre coins du Québec, aucun d’entre eux ne peut dire avoir connu une réelle crainte, durant la campagne, ce qui les rassure.

Interrogés à ce sujet, les cinq candidats dans la circonscription de Maskinongé n’ont pas fait campagne sans crainte. S’ils reconnaissent tous que le climat politique demeure assez tendu, à l’échelle provinciale, ils conviennent que la campagne dans Maskinongé s’est principalement déroulée dans le respect, et que celle-ci devrait même représenter un exemple à suivre, comme le dit la candidate libérale Alexandra M. Veilleux.

« J’ai mené une très belle campagne, en tout point. Je n’ai pas vécu de situation où j’ai sentie ma sécurité menacée. D’habitude, les gens sont très polis, je n’ai pas reçu d’insulte ou de menace, ni sur le terrain, ni par courriel. […] Je pourrais dire que, autant la population de Maskinongé que les autres candidats, ça s’est fait dans le respect. [On] pourrait être un comté en exemple! » s’exclame la candidate.

Pour sa part, Simon Allaire va dans le même sens, même s’il a jugé bon de prendre certaines mesures pour assurer sa sécurité, durant sa campagne, telles que mandatées par la Coalition Avenir Québec. « Il y a une crainte. Je vois ce qu’il se passe autour de moi avec mes collègues. Ça me préoccupe. Je trouve ça dommage qu’on en soit rendus à être obligés à faire appel à la Sûreté du Québec pour avoir une protection plus rapprochée. De mon côté, je n’ai pas senti ce besoin-là, » dit-il. Il s’est notamment questionné à savoir s’il devait stationner la « CAQ Mobile, » le véhicule avec lequel il se promène durant la campagne, où l’on reconnaît son visage, chez lui, ce qu’il a ultimement décidé de ne pas faire.

De fait, plusieurs candidats ont parlé des risques qu’ils ont connu, en particulier en début de campagne. Ce fut notamment le cas des libéraux Marwah Rizqy et Enrico Ciccone, qui se présentent dans des comtés à Montréal, de même que les caquistes Sylvain Lévesque, de la région de Québec, et Éric Lefebvre, qui lui est dans le Centre-du-Québec, comme on a pu le voir dans l’actualité des premières semaines. C’est pour cette raison que certains candidats, comme Alexandra M. Veilleux, ont reçu l’ordre de toujours faire du porte-à-porte accompagnés.

« On a vu des graffitis apparaître sur certaines pancartes; j’ai eu à rayer des commentaires disgracieux de mon fil Facebook » dit le candidat solidaire Simon Piotte, qui se dit « secoué » par la situation actuelle. « Somme toute, je n’ai pas senti de menaces à ma personne. Ça reste très polarisé, actuellement. Il peut y avoir plusieurs raisons pour ça, que ce soit au niveau de l’utilisation des réseaux sociaux, les gens sentent qu’ils ont le droit de faire et de dire tout ce qu’ils veulent. Il y a un effet global assez important. »

Le parti avant le candidat

Plusieurs candidats dans Maskinongé estiment que beaucoup d’électeurs ont des idées préconçues sur le parti, en les voyant arriver. Ce fut le cas notamment pour Alexandra M. Veilleux, le candidat péquiste Dominique Gélinas et le candidat conservateur Serge Noël. Ils soutiennent tous que les gens ont été très polis à l’égard des différentes idées qui leur ont été présentées, et que le défi principal a vraiment été de convaincre les gens en initiant des discussions avec eux.

« On présente de bonnes idées, » soutient Serge Noël. « Il y a certainement des idées préconçues. On revient de loin. Les gens gardent souvent l’ancienne mentalité [de notre parti], avec une approche très religieuse… c’est plutôt un parti renouvelé avec des gens qui n’ont pas un passé en politique, avec des valeurs qu’on veut défendre.[…] On a tout de même beaucoup de bons commentaires, et le ton est bon sur le terrain. »

Dominique Gélinas, du Parti Québécois, dit avoir été chanceux durant la campagne, et que celle-ci s’est déroulée dans « le plus grand des respects », auprès de la population. Il souligne aussi qu’il fait état d’un bon déroulement de la campagne qu’il mène, avec ses collègues candidats des partis, mentionnant que le « bel esprit de collaboration » est dû au fait que Maskinongé est un « petit milieu tissé serré, » et que tout le monde se connaisse bien.

Essentiellement, les candidats s’entendent tous pour dire qu’il est primordial, en 2022, de travailler à unir les gens, et que c’est le rôle de tout politicien à y arriver. Ils espèrent – et s’attendent – à voir la situation se détériorer, d’ici la prochaine élection de 2026.