Une Belge bien verte
Dans le cadre de ses reportages sur les candidats dans Maskinongé, L’Écho s’est entretenu avec Laurence Requilé. Belge d’origine, la politicienne au coeur vert s’est toujours impliquée dans la sphère politique.
Avant d’arriver au Québec, il y a sept ans, Mme Requilé militait pour le Parti Ecolo belge. La différence notable entre le Parti Ecolo et le Parti vert du Québec (PVQ) est la place occupée dans le système. Dans une structure complexe, le Parti Ecolo partage le pouvoir en ce moment avec six autres partis politiques, bénéficiant d’un appui de 15% de la population.
«De plus en plus, les gens veulent qu’on parle d’environnement, mais le défi est grand, parce que les médias ne laissent pas beaucoup de place au Parti vert, parce qu’on n’est pas un parti traditionnel», constate Mme Requilé.
Selon la militante établie à Saint-Paulin, le système politique est dû pour une refonte. À l’instar des petits partis, elle croit qu’un système de vote proportionnel serait plus utile à la démocratie québécoise que le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour, le mode de scrutin actuel.
Pour pallier à la situation, Mme Requilé a signé conjointement avec quatre autres candidates dans Maskinongé une missive demandant aux citoyens de voter avec leur coeur, plus tôt dans la campagne.
«Je suis contre le vote stratégique. Si chaque citoyen votait pour ses idées, je suis certaine qu’il y aurait des députés du Parti vert à l’Assemblée nationale», explique-t-elle à ce sujet.
Jean Charest n’est pas un exemple
Laurence Requilé est facilement irritable lorsqu’on lui parle du premier ministre sortant. Selon elle, Jean Charest n’est pas vert.
«Je trouve malheureux que Jean Charest se soit fait passer pour un super écologiste à (la conférence de) Copenhague. Quand je pense au Plan Nord, ça me fait sortir de mes gonds. Pour moi, préserver nos ressources naturelles, ce n’est pas les exploiter à n’importe quel prix. Les ressources sont mieux sur le sol en tant que biodiversité. Même les climatosceptiques des États-Unis commencent à s’inquiéter», s’insurge-t-elle.
Autre point majeur de friction entre son parti et les libéraux; l’accessibilité aux études.
«C’est important pour nous que l’accès à l‘éducation soit gratuit, parce quand les gens sont instruits, ça leur donne une plus grande liberté d’esprit et la capacité de choisir la société dans laquelle ils veulent vivre. Je pense aussi que l’éducation a une influence sur la santé, ça diminue la pauvreté, ça influence tous les paliers de chaque individu, en fait.»
Selon la fleuriste de profession, c’est une refonte complète de notre façon de vivre qu’il faudrait amorcer.
«L’environnement c’est large. C’est tout ce qui touche au développement durable. C’est aussi ce qui touche chaque personne. On veut prendre des mesures pour réduire le stress au travail. Dans un monde idéal, on aimerait abaisser le nombre d’heures travaillées par semaine», indique-t-elle.
«Il faut changer notre façon de travailler. Si les employeurs respectent plus leurs employés, ils vont obtenir une qualité de travail plus grande pour moins d’heures travaillées. Il faut créer des emplois valorisants et valoriser davantage les personnes», relance-t-elle.
En terminant l’entrevue, Mme Requilé a insisté sur l’importance au moins de consulter le programme de son parti avant d’aller voter.
Claude Sabourin à Louiseville
Par ailleurs, le chef du PVQ, Claude Sabourin sera de passage à Louiseville le 30 août dans le cadre d’un 5 à 7. Accompagnée de son chef, Mme Requilé présentera le programme de son parti et discutera des enjeux de la région. Des produits bios et régionaux seront servis aux convives. L’activité ouverte à tous aura lieu au 100 St-Laurent.