Un train thérapeutique pour les personnes vivant avec des troubles cognitifs

LOUISEVILLE. L’équipe de la Villa Louiseville a aménagé un train thérapeutique à l’intérieur de ses murs afin d’offrir des moments de calme et de détente aux résidents vivant avec des troubles cognitifs.

Les résidents n’ont qu’à franchir une porte pour se retrouver en immersion totale, dans une gare en attente de leur train. Ils prennent un billet et peuvent patienter sur le banc tout près du lampadaire. Une fois confortablement installés dans leur wagon, ils regardent par la fenêtre et profitent des paysages majestueux qui s’offrent à eux, tels que les Alpes suisses.

Le concept a été exporté d’Europe où il a fait ses preuves. « Ça existe depuis 2012 là-bas, indique Simon Charles Benabou, le propriétaire de la Villa Louiseville. C’est l’idée d’un médecin italien. Quand j’ai vu ça, j’étais très intéressé. »

Quelques mois plus tard, le projet allait de l’avant. L’aménagement de l’endroit a nécessité environ deux mois de travail. « On a pris le temps de bien penser chaque détail, jusqu’à la couleur des sièges, précise M. Benabou. On a aussi pensé à l’aire d’attente avec le banc et le lampadaire. On a fait appel à une artiste pour peindre le train sur le mur. »

Pour simuler la fenêtre à l’intérieur du wagon, un téléviseur à écran plat a été installé au mur et garni de rideaux. « On utilise le train depuis environ trois semaines, mentionne le propriétaire de la résidence. On a ici une vingtaine de résidents vivant avec des troubles cognitifs et une dizaine d’entre eux l’ont essayé. On constate que ça leur fait beaucoup de bien. Les gens qui arrivent ici perdent leurs repères et deviennent agiter parfois parce qu’ils ont envie de sortir comme ils le faisaient chez eux. Alors le train leur permet de s’échapper. »

« Quand les gens sont agités ou s’ils ont envie de sortir, on peut les apporter ici et ça leur change les idées, ajoute ce dernier. Ça les détend énormément parce qu’ils ont l’impression d’être ailleurs, de sortir de la résidence pendant quelques minutes. Et c’est par la suite plus simple pour les préposés de leur donner des soins. Ma mère est Alzheimer, je comprends ce que les familles vivent. J’ai voulu leur donner un petit moment de répit, du temps pour se poser. »

Durant le trajet, les résidents peuvent regarder les paysages en silence ou profiter de ce moment pour parler avec le préposé qui les accompagne. Au cours des prochains mois, M. Benabu aimerait se constituer une banque de plusieurs vidéos d’endroits différents dans le monde pour que les résidents puissent choisir leur voyage.