Un statut exceptionnel à préserver

ENVIRONNEMENT. Le Comité de la zone d’intervention prioritaire (ZIP) du lac Saint-Pierre entreprend des démarches afin que le lac Saint-Pierre puisse conserver son statut de réserve mondiale de la biosphère.

C’est en 2000 que l’UNESCO attribuait ce titre au lac Saint-Pierre afin de souligner la qualité de ses milieux naturels, de la diversité florale et faunique de ce territoire et des efforts consentis dans la préservation et la conservation de cet écosystème. Le lac Saint-Pierre est également reconnu comme zone humide d’importance internationale selon la Convention de Ramsar.

Situé entre Berthierville et Trois-Rivières, cet immense plan d’eau constitue le dernier élargissement du fleuve Saint-Laurent avant d’atteindre l’estuaire. Il comporte, en amont, un archipel d’une centaine d’îles où foisonne une très grande diversité de plantes et d’animaux sauvages.

Cet environnement côtoie chaque jour une foule d’activités humaines: la chasse, la pêche, les aménagements fauniques, la villégiature, la plaisance, la navigation marchande, le commerce et l’industrie légère. Le lac Saint-Pierre sert également de laboratoire vivant.

Mandat important

Le lac Saint-Pierre a réussi à conserver son statut en 2011 à la suite des représentations de la Coopérative de solidarité de la réserve mondiale de la biosphère du lac Saint-Pierre. Cet organisme a toutefois décidé de passer le flambeau au Comité ZIP du lac Saint-Pierre, en novembre dernier. L’équipe en place a repris le mandat de la coordination du statut qui a été délivré par l’UNESCO. « Ce titre-là est difficile à obtenir et on tient absolument à le conserver. Il faut répondre à plusieurs critères, c’est-à-dire qu’il faut entre autres que ce soit un site exceptionnel en raison de son écosystème où il y a une interaction entre l’homme et la nature. Tous les dix ans, l’UNESCO demande un rapport de tout ce qui a été fait dans les dix dernières années », explique Louise Corriveau, directrice générale du Comité ZIP du lac Saint-Pierre.

Examen périodique

Le Comité ZIP devra produire un examen périodique, lequel permet la conservation de la désignation du statut pour les dix ans à venir. Il consiste à faire une analyse des activités en lien avec les trois fonctions d’une réserve mondiale de la biosphère, soit la conservation, le développement durable et les appuis logistiques au cours de cette dernière décennie.

Des centaines d’heures seront nécessaires pour faire ce rapport, confie Mme Corriveau. « La tâche est colossale. Nous avons trois ressources à temps plein là-dessus. Ça va aussi mobiliser beaucoup de partenaires. On doit communiquer avec toutes les personnes qui ont mené des actions de près ou de loin, et ce, dans tous les secteurs d’activité. Il faut absolument en tenir compte », souligne-t-elle.

L’organisme a demandé un appui financier de 10 000 $ à chaque entité faisant partie du territoire de la réserve mondiale de la biosphère du lac Saint-Pierre afin de l’aider dans son mandat. La MRC de Maskinongé a d’ailleurs répondu favorablement à cette demande.

Un levier de développement

Le statut qu’a le lac Saint-Pierre est important pour tous les acteurs du territoire puisqu’il offre de nombreux avantages, révèle Louise Corriveau. En plus de la reconnaissance internationale, ce titre favorise le développement local, offre des opportunités d’échange d’expertise et de connaissances et aide à financer des projets.

Au Canada, le réseau des réserves de biosphère comprend 18 sites reconnus, dont le lac Saint-Pierre. La réserve mondiale de biosphère du lac Saint-Pierre s’étend sur une superficie de 7 394 km² et est répartie dans quatre régions administratives du Québec, soit la région de Lanaudière, la Mauricie, le Centre-du-Québec et la Montérégie. Dans celles-ci, on retrouve un total de six municipalités régionales de comté et la Ville de Trois-Rivières, ce qui inclut 73 municipalités ainsi que deux communautés W8banakiak, soit Odanak et Wôlinak.

Une réponse en 2022

Le Comité ZIP du lac Saint-Pierre compte déposer son rapport à la Commission canadienne pour l’UNESCO en janvier 2022.

Louise Corriveau a bon espoir que le lac Saint-Pierre parvienne à conserver son statut. « Les chances sont assez bonnes. On va tout faire pour démontrer les belles actions qui ont été réalisées tout au long de ces années. Il se passe de belles choses au lac même si ce n’est pas toujours publicisé. C’est un site exceptionnel. C’est une fierté que les gens devraient avoir. Il faut le garder exceptionnel et le mettre en valeur encore davantage. Et pour ça, on doit travailler ensemble », laisse tomber la directrice générale.

Caractéristiques du lac Saint-Pierre

►Une des plus grandes héronnières connues en Amérique du Nord

►288 espèces d’oiseaux observées, dont 116 considérées comme nicheuses

►12 espèces d’oiseaux faisant partie de la liste des oiseaux menacés du Québec

►Première halte migratoire printanière de l’Oie des neiges du fleuve Saint-Laurent

►La plus importante halte migratoire de sauvagines du fleuve Saint-Laurent

►79 espèces de poissons

►27 espèces de plantes rares

►Le plus important archipel du fleuve Saint-Laurent avec 103 îles

►La plus importante plaine inondable en eaux douces du Québec

►Un territoire demeuré à 90 % naturel

►50 % des milieux humides du fleuve Saint-Laurent

►20 % de tous les marais du fleuve Saint-Laurent

►Les plus importants gestes de conservation au Québec