Un site du ministère des Transports unique en son genre
LOUISEVILLE. C’est un véritable terrain de jeu pour les experts en géotechnique et en géologie qu’on retrouve aux abords de la route 138 et du chemin Caron à Louiseville, sur les terrains de Transports Québec. Le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (MTMDET) a découvert, il y a des dizaines d’années, un site au sol argileux unique et l’exploite depuis 1979. De par le dépôt argileux homogène, les particularités du sol et ses caractéristiques physiques, l’endroit sert principalement à la calibration des équipements de forage et à de nombreux projets de recherche des universités québécoises. «L’argile de Louiseville, de ce site précisément, est citée partout dans le monde. Normalement, dans un sol, tu as des propriétés physiques qui sont différentes dans un sens ou dans l’autre. Ici, tu prends un échantillon et peu importe d’où tu l’exploites, l’argile est hyper homogène. Elle est réputée et est très connue. C’est une référence dans le domaine. Elle représente bien la Mer de Champlain», mentionne Antony Gagné, ingénieur en géotechnique et responsable de l’instrumentation géotechnique au ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports.
«Ailleurs au Québec, lorsqu’on fait un forage à un endroit, 10 mètres à côté, les résultats seront différents. Ce n’est pas le cas ici sur ce site à Louiseville. C’est une vraie mine d’or pour nous» – Antony Gagné
Ce site de 70 000 mètres carrés contient une épaisseur de plus de 60 mètres d’argile. «On utilise la richesse de ces valeurs-là pour calibrer nos équipements avant de faire des essais ou des forages sur d’autres sites à travers la province. On valide ensuite si ça correspond à nos standards à nous. Si on fait l’acquisition d’un nouvel appareil ou on a un doute sur un équipement, on revient ici et on fait les tests. C’est notre bloc de calibration. Des sols, on ne peut pas vraiment en recréer en laboratoire. On ne peut pas reconstituer notre matériau ni comment il a été formé naturellement dans le sol», révèle M. Gagné. «Ailleurs au Québec, lorsqu’on fait un forage à un endroit, 10 mètres à côté, les résultats seront différents. Ce n’est pas le cas ici sur ce site à Louiseville. C’est une vraie mine d’or pour nous», ajoute-t-il. Véritable laboratoire naturel Par ailleurs, les équipes d’experts du MTMDET se servent chaque année de ce site pour améliorer les pratiques et les connaissances dans le domaine de la géotechnique et de la géologie. Le ministère des Transports du Québec reconnait que ce site a contribué à des améliorations dans les façons de faire dans de nombreux projets de construction d’infrastructures, entre autres, pour la conception des fondations. «Dans tous les projets du ministère, ce site a influencé les décisions. Toutes nos connaissances sur l’argile sont issues de ce site. Il y a plein de corrélations qu’on peut faire en géotechnique. On fait des comparaisons avec l’argile de Louiseville. Ça fait partie de notre pratique courante au Québec», soutient l’ingénieur du ministère, lors d’une visite exclusive du site accordée à l’Écho de Maskinongé. Antony Gagné précise que lors d’un projet de construction d’une structure, comme un pont, par exemple, des forages sont automatiquement réalisés pour explorer le sol et déterminer sa portance. «Dans la plupart des projets d’infrastructures du ministère, il y a de l’argile. C’est pourquoi il est important de bien la connaître», admet-il. Pour assurer la préservation du site, à Louiseville, le ministère a d’ailleurs décidé d’implanter un système de contrôle en tenant un registre des visiteurs depuis près d’une quinzaine d’années. À lire aussi: Des universités s’intéressent au site Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon