Un refuge animal à Saint-Alexis-des-Monts

FAUNE. Un premier refuge animal a vu le jour en Mauricie ce printemps. Situé à Saint-Alexis-des-Monts, il a été mis sur pied par Maxime Descôteaux et Steeve Richard.

Nommé Cécropia, cet organisme à but non lucratif (OBNL) accueille les animaux sauvages blessés, orphelins ou en situation d’urgence pour leur donner un maximum de chances de survie. «On a reçu nos permis à la fin du mois de mars et on est actif depuis avril», indique Maxime Descôteaux. Depuis son ouverture, le refuge a accueilli plusieurs bêtes, notamment des bébés ratons, des écureuils, un renardeau, des bébés marmottes, un rat musqué et même… un martin-pêcheur! Il les aide à guérir ou à reprendre des forces, selon le cas, afin qu’ils puissent retrouver leur place en pleine santé dans la nature. «Nos premiers orphelins sont arrivés le 14 avril de Mirabel. C’était des ratons», raconte M. Descôteaux. Ces ratons se portent bien aujourd’hui. Mais dans un refuge, tout peut arriver. Certains réfugiés mourront, comme ce fut le cas pour le renardeau. D’autres seront tout simplement inaptes à être réhabilités, c’est-à-dire qu’ils ne pourraient pas survivre seuls s’ils étaient relâchés dans la nature. On pense, par exemple, à un animal qui aboutirait dans un refuge trop jeune, sans avoir grandi dans son milieu naturel. «Dans ces cas-là, on les transfère, une fois soignés, à des centres d’observation ou à des institutions qui ont un permis de zoo, indique Maxime Descôteaux. On peut garder les candidats non réhabilitables chez nous pour un maximum d’un an. Ensuite, les agents de la faune viennent les récupérer.»

Refuge Cécropia est le seul centre de réhabilitation de la faune en Mauricie

Vers un site de garde permanent Actuellement, les fondateurs de Cécropia mènent le gros de leurs activités (réhabilitation et pouponnière) à leur site de Saint-Alexis-des-Monts. Mais ils se déplacent également à Saint-Roch-de-Mékinac, où ils gèrent un deuxième site plus sauvage. L’endroit sert à «désensibiliser» l’animal à l’humain avant de le relâcher dans la nature. À cet endroit, ils aimeraient, à court ou moyen terme, implanter un centre d’observation. «On pourrait ainsi y garder les animaux non réhabilitables de façon permanente.» Mais avant tout, ils souhaitent assurer l’avenir du refuge, dont le financement repose uniquement sur des dons. «On n’a aucune subvention ou aide financière du gouvernement, même s’il nous délivre un permis, raconte M. Descôteaux. Pourquoi? Parce qu’il considère qu’avoir le droit de garder des animaux sauvages est un privilège qu’il nous accorde. Normalement, c’est illégal.» Or, Steeve Richard et Maxime Descôteaux désirent donner à leurs réfugiés les meilleurs soins possibles. Les coûts sont élevés. «On paye le vétérinaire, la nourriture, le lait et tout le nécessaire, en plus de notre permis bien sûr. On fait aussi vacciner nos animaux contre la rage et les principales maladies transmissibles aux animaux de compagnie.» Pour recueillir des dons pour leur OBNL, ils ont donc lancé une campagne de sociofinancement sur la plate-forme de Gofundme. Pour contribuer: https://www.gofundme.com/refuge-cecropia. Une passion pas née d’hier! Si le Refuge Cécropia n’a vu le jour qu’en mars dernier, le projet est dans l’air depuis un certain temps. L’idée a en fait germé l’an dernier, alors que Maxime Descôteaux, détenteur d’un permis de fauconnerie, recevait une visite des agents de la faune. «En parlant avec eux, je me suis informé sur les besoins en réhabilitation dans la région. Comme il y en avait, l’idée a cheminé, pour finalement se concrétiser». Il faut dire aussi que le jeune homme de 29 ans a toujours été en contact étroit avec les animaux sauvages. Il a grandi à Saint-Joseph-de-Mékinac, où il a commencé à développer son expertise avec eux. «J’ai toujours eu un genre de refuge animal (non officiel) chez moi. On a eu un ours pendant deux ans, ainsi que des bébés castor, huard, héron et aigle. J’ai même eu une loutre de rivière pendant sept ans», raconte ce passionné, qui travaille aussi au Zoo St-Édouard depuis un an. Avec le Refuge Cécropia, il peut s’adonner à sa passion en toute quiétude. Il invite les gens qui trouveraient un animal sauvage orphelin ou blessé à le contacter au 819 852-3266.