Un programme officiel de francisation naît à Louiseville

ÉDUCATION. Des immigrants venus de partout pour vivre dans la MRC de Maskinongé et y travailler font face à plusieurs défis au moment de leur intégration dans le milieu. On a qu’à penser, par exemple, à celui de la langue.

À cet effet, le Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) de la MRC de Maskinongé voit finalement l’un de ses projets se concrétiser après de multiples représentations auprès du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec.

L’organisme, en collaboration avec le Centre d’éducation des adultes de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, vient d’annoncer l’ajout d’un tout nouveau service de francisation destiné aux immigrants, à Louiseville, lequel est entièrement financé par le ministère.

«Ça fait un certain temps déjà que nous avions identifié ce besoin dans la mise en œuvre de la Politique d’attraction, d’accueil et de rétention des nouveaux arrivants sur notre territoire. Aujourd’hui, on vient faciliter l’intégration de ces gens dans la société québécoise et on vient leur permettre de participer pleinement au développement de notre région en leur offrant ce programme officiel de francisation à Louiseville», confie Jonner Mina Sanchez, coordonnateur du SANA de la MRC de Maskinongé.

Pour la prochaine année, deux groupes ont été formés, soit un débutant et l’autre de niveau intermédiaire. Pas moins de 40 immigrants, pour la plupart en attente de leur citoyenneté canadienne, profiteront de cette formation dont la durée peut atteindre deux ans, dépendamment du cheminement des étudiants.

Ce programme est offert en alternance travail-études avec des enseignantes de français qualifiées. Les étudiants seront en classe du lundi au jeudi de 9h à midi. «Ça fait longtemps qu’on faisait des démarches pour obtenir la francisation ici à Louiseville, mais on n’arrivait pas à atteindre cet objectif. On nous disait toujours d’envoyer les gens à Trois-Rivières pour apprendre le français. Ça ne marchait pas, car les gens ne voulaient pas. Ils habitent ici et ils veulent avoir des services de proximité», révèle M. Mina Sanchez.

En attendant de voir son projet être autorisé, avec beaucoup d’espoir, le SANA offrait des ateliers de francisation, mais rien de comparable au programme complet maintenant offert.

Un avantage pour les immigrants

Jonner Mina Sanchez confirme que la participation des immigrants à des cours de francisation et le fait d’avoir un emploi sont des éléments hautement considérés qui augmentent les chances de réussite lors du processus d’immigration.

«C’est un cours qui est reconnu par le gouvernement. Les étudiants doivent faire des examens pour évaluer leur niveau de francisation. C’est une bonne chose pour leur dossier. D’un autre côté, le plus important pour ces gens, c’est le travail. Aussitôt qu’ils ont un emploi, s’ils apprennent le français, les probabilités que ces gens demeurent dans la région sont très bonnes», mentionne-t-il.

Conscient des besoins en francisation sur son territoire, le Service d’accueil des nouveaux arrivants de la MRC de Maskinongé assure que ce service est là pour plusieurs années.

«Tant que le besoin est là, ça va continuer. Cette formation permet aux gens de s’intégrer socialement. La majorité d’entre eux ont déjà un emploi chez nous. D’autres qui viennent d’arriver attendent leur permis de travail», confie le coordonnateur du SANA.

Louiseville, terre d’accueil

Une courte cérémonie d’accueil des étudiants était organisée, le 30 septembre dernier, à l’école Panneton de Louiseville. Des personnalités publiques, dont le maire de Louiseville, Yvon Deshaies, et le député de Maskinongé, Simon Allaire, assistaient à cette activité. Ils ont d’ailleurs profité de l’occasion pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants.

«Je remercie ces gens d’avoir choisi Louiseville. Nous sommes très heureux de les avoir parmi nous et j’espère que leur intégration se passera bien. Louiseville est accueillante de nature. Nous avons tous les services pour accueillir ces gens-là. C’est une bonne nouvelle aujourd’hui de leur permettre d’apprendre le français», formule Yvon Deshaies.

Pour sa part, le député de Maskinongé a rappelé l’engagement de son gouvernement en matière d’immigration. «On a dit qu’on en prendrait moins, mais qu’on en prendrait surtout soin. C’est exactement ce qui se passe avec l’implantation de ce nouveau service à Louiseville. On vient répondre à un besoin», soutient M. Allaire.

«Je vois concrètement le résultat de notre plan de match. Ce nouveau cours de francisation va vraiment permettre de mieux intégrer ces gens-là dans leur milieu de travail et dans la communauté. C’est extraordinaire. Je trouve ça le fun. Jonner m’en avait parlé dans le passé qu’il fallait davantage franciser nos immigrants dans la région. Ça démontre que nous sommes un gouvernement à l’écoute et que nous sommes très terrain.»

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