Un partenariat pour produire de l’hydrogène vert à moindre coût

L’Université du Québec de Trois-Rivières (UQTR) et Innergex s’allient pour créer une Chaire en partenariat sur la production d’hydrogène vert dont l’objectif sera de développer des matériaux et des systèmes novateurs et performants pour la production d’hydrogène renouvelable.

La direction de la Chaire Innegex sera assurée par le professeur Bruno G. Pollet, un expert reconnu mondialement dans le domaine de la recherche sur l’hydrogène recruté récemment par l’UQTR. 

« Pour produire de l’hydrogène vert ne provenant pas de sources fossiles, nous utilisons l’électrolyse de l’eau. Ce procédé permet de séparer la molécule d’eau grâce à un courant électrique renouvelable, ce qui génère de l’hydrogène et de l’oxygène. L’objectif de la Chaire Innergex consiste à développer des matériaux innovants pour fabriquer une nouvelle génération d’électrolyseurs plus efficaces et moins chers », explique M. Pollet.

Ce dernier espère faire diminuer les coûts de 30% et de commercialiser les nouveaux matériaux d’ici cinq ans.

« Tout est une question de financement, mais l’hydrogène, c’est maintenant qu’il faut se pencher sur cette question. Les cinq prochaines années seront charnières. C’est une belle ère pour pousser l’hydrogène vert dans le secteur industriel », ajoute-t-il.

En ce moment, ce sont des métaux rares et dispendieux comme le platine et l’iridium, provenant de pays étrangers, qui sont utilisés dans les électrolyseurs. L’équipe de recherche souhaite arriver à les remplacer par d’autres éléments plus accessibles, sans pour autant faire de compromis sur la performance et la qualité des électrolyseurs.

Les systèmes de production d’hydrogène vert mis au point par le chercheur et son équipe contribueront aussi à la protection de l’environnement, car ils ne généreront aucun gaz à effet de serre et utiliseront des énergies renouvelables et propres. En facilitant la fabrication d’hydrogène renouvelable, la Chaire concourra aussi à l’utilisation accrue de ce carburant non polluant qui, lorsque reconverti en électricité grâce à une pile à hydrogène, ne génère que de l’eau.

Grâce au partenariat avec Innergex, cette technologie novatrice pour être testée en contexte industriel en prévision d’une production à grande échelle Le but est aussi de développer une chaîne de valeur québécoise et canadienne sur l’hydrogène, de l’extraction des métaux à la production d’électrolyseurs et de l’hydrogène vert sur le sol canadien. 

« Au Canada, il y a beaucoup d’industrie à décarboner. Beaucoup de solutions passeront par l’hydrogène vert. On fait notamment des batteries de storage. L’idée serait d’y intégrer l’hydrogène vert. On veut apporter le côté pratiquer pour déployer des électrolyseurs à court terme », précise Michel Letellier, président et chef de la direction d’Innergex.

Innergex s’engage à investir 625 000$ sur cinq ans dans cette nouvelle Chaire. Par ailleurs, les projets de recherche menés par l’équipe du professeur Pollet bénéficieront de l’appui financier du ministère de l’Économie et de l’Innovation, à raison de 450 000 $ sur trois ans, par le biais du Programme de soutien aux organismes de recherche et d’innovation. 

« En plus de rendre les industries québécoises moins polluantes, l’hydrogène vert va contribuer à l’atteinte de nos cibles ambitieuses de réduction de gaz à effet de serre. Pour consolider la position du Québec comme leader dans ce secteur d’avenir, il faut investir en innovation industrielle et c’est exactement ce que permettra le projet de l’UQTR. L’hydrogène fait à partir de notre hydroélectricité sera l’un des plus verts au monde. On doit poursuivre la recherche pour optimiser sa production à grande échelle », commente Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation et ministre responsable du Développement économique régionale.

Québec entend investir 15 M$ d’ici 2030 dans la recherche sur l’hydrogène vert dans la province afin que l’hydrogène vert puisse devenir un complément à l’hydroélectricité.

« On ne peut pas électrifier tout le transport, note M. Fitzgibbon. Je pense que l’hydrogène vert serait plus pertinent pour le transport lourd, comme le transport ferroviaire, les bateaux et les camions. »