Un mode de gestion hybride chez TrueC

LOUISEVILLE. L’organisme Travail de rue communautaire de la MRC de Maskinongé (TrueC) vient de terminer un grand chantier de restructuration. Les changements apportés permettent à l’équipe de maximiser les ressources sur le terrain. 

Depuis quelques semaines, Patrice Duhaime, directeur général, et Jenny Lesieur-Houde ont adopté un mode de gestion hybride. Concrètement, cela leur permet de diviser leur emploi du temps pour faire autant les tâches administratives que du travail de terrain. 

Ce nouveau modèle a été proposé par M. Duhaime lorsqu’il a pris les rênes de l’organisme à la suite du départ à la retraite de Michel Purcell. « Quand il est parti, j’ai pris sa place, mais l’idée de faire seulement de la gestion ne me revenait pas. J’ai donc lancé l’idée de faire de la cogestion avec une adjointe administrative, pour me permettre de continuer à faire du travail de rue », raconte M. Duhaime. 

« C’est un modèle de gestion, avec deux postes hybrides, qui nous amène ailleurs, ajoute ce dernier. Moi et Jenny faisons autant du travail de rue que du travail de gestion. Malgré qu’on ne puisse pas embaucher une autre personne pour faire du terrain, on arrive à maximiser notre temps sur le terrain. Michael Viennot est notre travailleur de rue à temps plein et, à terme, on pense que ce modèle de gestion nous permettra à Jenny et moi et de faire 50 % de terrain et 50 % de gestion administrative. » 

L’organisme a également profité des derniers mois pour revoir pratiquement tous les aspects administratifs. « On s’enligne pour créer un site web et on veut aussi avoir une meilleure visibilité sur les réseaux sociaux, précise M. Duhaime. L’idée, c’est de rejoindre le plus de gens possible, être rapidement accessible. Ça fait quand même longtemps qu’on existe, alors on est connu de plusieurs personnes, mais pas de tous et il arrive de nouvelles personnes chaque année. »

La force du contact humain

Travailleur de rue depuis 25 ans, Patrice Duhaime se sent privilégié d’exercer un métier où le contact humain fait toute la différence. « En 25 ans, je n’ai jamais manqué de travail, lance-t-il. Il y a des périodes où les gens ont davantage besoin. C’était le cas lors de la pandémie et lors du récent drame qui s’est produit à Louiseville. »

Son équipe et lui se promènent dans les lieux publics, arpentent la ville à la rencontre des gens. « Si les gens ont besoin de parler, peu importe leur problématique, on est là pour eux. On les écoute, on crée des liens. C’est dans l’informel et c’est justement la force de ce travail-là », croit M. Duhaime. 

À l’occasion, lorsque cela s’y prête, les travailleurs de rue vont proposer des pistes de solution aux personnes qui en ont besoin, ou les référer vers d’autres organismes. « Notre travail, c’est de favoriser le mieux-être des gens qu’on rencontre et faire en sorte que ces personnes-là améliorent elles-mêmes leur sort. On ne les prend pas par la main, on favorise qu’elles se prennent en charge elles-mêmes », précise le directeur général de TrueC.

« C’est sur une base volontaire et c’est la personne qui vient vers nous, renchérit Jenny Lesieur-Houde. C’est très varié comme intervention. Ça peut aller de l’adolescent qui nous parle de son problème de consommation ou encore une personne qui nous parle d’un problème de santé mentale dans sa famille. Ça peut même être une personne âgée qui nous parle de son problème de santé qui se détériore. »

Bref, être travailleur de rue, c’est offrir de l’écoute et du soutien aux personnes vivant de la détresse. Toute détresse confondue, petite ou grande. « C’est faux de penser que le travail de rue est pour les personnes les plus poquées, soutient Jenny. Ça s’adresse vraiment à tout le monde. On est un confident, une présence bienveillante. On prend le temps qu’il faut. » 

Une aventure intense

Ce travail bien particulier amène aussi son lot de défis. Il faut apprendre à composer avec toutes les émotions que ces échanges entraînent. « Tu n’es jamais préparé à ce que tu vas vivre, fait remarquer Jenny. Les gens sont vrais, les émotions sont brutes. Ça nous fait évoluer beaucoup en tant que personne. C’est une aventure, chaque jour est différent. C’est tellement humain, à tous les niveaux. En même temps, quand tu fais ce métier-là, il faut aussi que tu prennes soin de toi. Tu vois beaucoup de misère, il faut avoir un bon équilibre de vie. »

« Je n’aurais jamais imaginé que je ferais ce métier depuis aussi longtemps et que ce soit une aventure aussi intense, admet M. Duhaime. C’est particulier comme travail et c’est particulier ce que ça t’amène au niveau personnel. C’est vraiment fou. Je suis encore enthousiasmé de faire ça. J’arrive dans la rue et je me sens comme chez moi. Je suis à l’aise, c’est mon métier et ça m’habite. »

Mentionnons en terminant que les personnes désirant échanger avec un membre de l’équipe peuvent téléphoner au 819 228-1031 ou encore envoyer un courriel à truec@live.ca