Tout est en place pour la rentrée au Centre de services scolaire de l’Énergie

ÉDUCATION. La pandémie aura tout changé au Centre de services scolaire de l’Énergie qui a dû repenser l’ensemble de ses modes de fonctionnement afin de prendre en compte le plan actualisé de la rentrée déposé par le ministère de l’Éducation du Québec, le 10 août dernier.

Le Centre de services scolaire de l’Énergie se dit fin prêt, même si plusieurs détails restaient encore à peaufiner au moment de mettre sous presse. Cet automne, tous les élèves retrouveront leur poste d’étude. Tout le monde est au bloc de départ.

« Ça se passe relativement bien, mais tout est à revisiter, à requestionner », souligne Denis Lemaire, directeur général du Centre de services scolaire de l’Énergie (CSSE).

Organiser l’équivalent de deux rentrées scolaires en six mois durant une pandémie, accueillir tous les anciens et nouveaux élèves en classe, en cafétéria et dans les autobus, demande qu’on y mette du temps et des ressources.

La marche à suivre pour la rentrée est maintenant confirmée. Au premier plan, le port du couvre-visage est obligatoire à partir de la 5e année, ainsi que pour tout le personnel dans les lieux intérieurs communs. Il ne l’est pas dans les classes.

« Tout sera dans la rigueur. Que tu sois pour ou contre le port du masque, ça ne nous appartient pas. Si ton jeune ne veut pas mettre un masque, il ne pourra pas venir à l’école. On est très ferme là-dedans. Il y aura une façon de procéder pour accompagner les jeunes qui ne comprendront pas bien. Ce qui est clair, c’est que ce n’est pas négociable », insiste M. Lemaire.

« C’est évident que c’est un enjeu majeur et on l’espérait. Au total, 70 % de nos élèves arrivent déjà avec un couvre-visage. Pour les tout-petits, on ne l’exigera pas, même si c’est une saine mesure de protection additionnelle ».

Le masque sera aussi obligatoire dans le transport scolaire pour les enfants âgés de plus de 10 ans.

« La meilleure affaire qui peut arriver aux élèves est qu’ils soient en classe. J’en suis convaincu. C’est en dernier recours qu’on fera de la formation à distance. Ce n’est pas toujours évident au niveau de la persévérance scolaire ».

Pas certain que les mathématiques l’emportent sur la console de jeux, craint-il.

« Il faut qu’on travaille de façon différente. Il faut se le dire : on a une obligation de moyens, mais on n’aura plus le contrôle quand les enfants sortent de l’école. On attend l’arrivée de notre personnel et le fine tuning sera fait à ce moment-là » conclut Denis Lemaire.

Cours optionnels

La formule des groupes-classes change, de sorte que la « bulle » sera dorénavant la classe au complet. Les directions d’écoles en sont d’ailleurs soulagées. À l’intérieur de la classe, aucune mesure de distanciation physique n’est prescrite.

Les cours optionnels sont généralement maintenus, mais pas toujours. C’est encore à l’étude au CSSE.

La direction de la Santé publique impose au CSSE qu’au moins 70 % des élèves soient dans un groupe fermé. Ceci a un impact direct sur les cours optionnels et la notion de groupe-classe.

« On a été obligé de laisser tomber certaines options ». Pour ce qui est des sports (basketball, natation, hockey sur glace, vélo alpin, et du profil de canot-kayak rabaska, par exemple), M. Lemaire ne sait pas encore s’ils survivront tous aux mesures.

Il pense suivre les protocoles en vigueur dans les différentes fédérations sportives. Il doit aussi évaluer si le jeu en vaut la chandelle. Ce sera une question d’équilibre, entre sécurité et parcours académique dit-il.

Un défi logistique hors de l’ordinaire

La rentrée au Centre de services scolaire de l’Énergie constitue un défi logistique inhabituel. Le Centre de services scolaire de l’Énergie (CSSE) dessert un territoire de 35 000 km2. Il est délimité par Saint-Boniface au sud, Parent au nord, Notre-Dame-de-Montauban à l’est et par Saint-Alexis-Des-Monts à l’ouest. Près de 100 000 personnes vivent dans les 22 municipalités, 4 territoires et 3 réserves indiennes desservis par le CSSE. Ceci inclut la Municipalité régionale de comté (MRC) de Mékinac, une partie de la MRC de Maskinongé et également la municipalité de Notre-Dame-du-Mont-Carmel incluse dans la MRC des Chenaux.Le CSSE regroupe aussi 36 établissements, dont 25 écoles primaires, 7 écoles secondaires, 2 centres d’éducation des adultes et 2 centres de formation professionnelle. Le CSSE compte plus de 2 200 employés réguliers, occasionnels et contractuels. Ils répondent aux besoins de 5 900 élèves des niveaux passe-partout, préscolaire, primaire et 3 500 élèves du secondaire. Ajoutons à cela, les quelque 3 400 étudiants inscrits en formation des adultes et professionnelle et du Service aux entreprises. Le budget annuel du CSSE est de 150 M$.

Le transport scolaire perturbé

Des milliers d’élèves utilisent au quotidien le service de transport par autobus du Centre de services scolaire de l’Énergie (CSSE). Les quelque 150 autobus parcourent près de 14 000 km chaque jour, une dépense annuelle de l’ordre de 10,5 M$ pour l’Énergie.

Les choses vont changer cette année, affirme Denis Lemaire, directeur du CSSE. Certaines des distances de marche jusqu’à l’école ou vers le coin d’autobus ont dû être augmentées en raison de la baisse de capacité des autobus scolaires, qui passera de 58 élèves à 44 élèves.

Les équipes du CSSE travaillent depuis des mois à organiser le transport de milliers d’élèves. Le CSSE a ajouté plus de 300 000 $ pour les circuits qu’emprunte une flotte de 100 autobus de 48 places, 45 minibus et 5 berlines.

Les deux premières banquettes des autobus ont été condamnées pour respecter une distanciation de deux mètres entre les chauffeurs et les élèves. Cette nouvelle règle a été imposée au CSSE par le ministère de l’Éducation du Québec, à deux semaines seulement de la rentrée. Le CSSE qui espère faire l’acquisition de barrières physiques règlementaires.

Il y aura des perdants. Les distances de marche jusqu’à l’école et d’un secteur à l’autre pourront varier. À partir de la 3e année du primaire, les distances de marche jusqu’à l’école vont passer de 1 600 à 2 000 mètres. Près de 400 élèves sont touchées par cette mesure, nous dit Amélie Germain-Bergeron, coordonnatrice aux communications au CSSE.

Sinon, les élèves qui ont deux adresses pour le transport scolaire ne pourront en avoir qu’une. Plusieurs Centres de services ont dû faire ce choix déchirant cette année. La famille devra alors trouver des solutions. Les parents touchés par cette situation ont été contactés.

Les syndicats partenaires de la rentrée

La Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec estime que le défi sera de faire respecter toutes les règles mises en place. Le Centre de services scolaire de l’Énergie (CSSE) estime avoir l’entière collaboration des syndicats.

Denis Lemaire doit rencontrer sous peu, les syndicats des enseignants, du personnel de soutien et des professionnels du CSSE. « On a été très transparent. On est vraiment dans une culture de collaboration avec les syndicats », poursuit M. Lemaire.

Le plus gros défi sera celui de la main-d’œuvre. « On est en train de revoir les mesures pour le personnel qui avait des exemptions liées à des situations particulières de santé. La littérature nous dit que certains types de problématiques ne sont pas à risque. C’est sûr que ces gens-là vont devoir revenir au travail. On est chanceux, les employés de l’État, d’avoir un salaire. On doit avoir la prestation de travail qui va avec », dit-il.

Sinon, « n’importe qui peut décider de prendre un congé sans solde… », lance M. Lemaire.

Celui-ci se dit confiant de voir une bonne proportion du personnel être de retour au poste en septembre.

« Il faut mettre en place des mesures corsées pour soutenir l’enseignement à distance. On est conscient que tous les élèves ne pourront pas être en classe », assure M. Lemaire.