Toujours de l’activité sur un site contaminé à Charette

ENVIRONNEMENT. Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) garde un œil attentif sur le site contaminé à la suite d’un déraillement de train du Canadien National (CN), survenu non loin du rang le Petit Bellechasse Nord et de la rivière du Loup, à Charette, en juin 2006.

Quatorze ans plus tard, les travaux de décontamination du site se poursuivent pour le libérer des hydrocarbures qui s’y sont déversés. «Le MELCC assure un suivi rigoureux des travaux de réhabilitation réalisés par le CN. La dernière inspection de conformité sur les lieux a été réalisée en juin 2019 et aucun manquement n’y a été constaté. Concernant les analyses, le CN réalise un suivi des eaux souterraines conformément aux autorisations délivrées. Notre ministère suit de près l’évolution du dossier», indique Sophie Gauthier, conseillère en communication et porte-parole régionale du MELCC.

Ce déraillement de train, impliquant 14 des 141 wagons du convoi, avait causé le déversement de 200 000 litres d’essence et de diesel dans la nature. Des équipes d’urgence du CN, d’Environnement Canada et d’Environnement Québec avaient été déployées sur place afin de planifier les actions à entreprendre, notamment pour récupérer les hydrocarbures déversés près de la voie ferrée et dans la rivière du Loup. «La sécurité est une valeur fondamentale pour le CN. C’est pourquoi nous n’avons ménagé aucun effort afin de minimiser les impacts négatifs de cet incident sur les collectivités touchées. Des interventions d’urgence visant principalement à contenir et à récupérer les hydrocarbures ont été entreprises dans les heures qui ont suivi le déversement. Un plan de réhabilitation détaillé a été présenté et accepté par le ministère de l’Environnement. Nous nous conformons à ce plan», informe Mathieu Gaudreault, porte-parole du CN.

Lors du déversement, le Canadien National avait installé des estacades dans le cours d’eau, aménagé une barrière hydraulique (série de puits de récupération) dans la pente et creusé des tranchées d’interception à divers endroits.

La majorité des sols contaminés ont été enlevés dans les mois suivant le déversement. Le CN révèle avoir excavé et transporté hors site plus de 16 522 tonnes métriques de sols contaminés. «Une certaine quantité a dû être laissée en place pour des raisons d’impraticabilité technique, notamment sous la voie ainsi que dans la pente menant à la rivière», précise Mme Gauthier.

Le 28 avril 2009, le ministère a délivré une autorisation qui visait notamment l’aménagement d’un piège hydraulique dans le haut de la pente, constitué de trois puits de pompage verticaux, d’un puits de pompage à angle ainsi que d’une tranchée d’interception munie d’un puits. «La quantité d’hydrocarbures pompés ayant diminué au fil des ans, le ministère a adapté le suivi requis en fonction de cette diminution», souligne la porte-parole régionale du ministère.

Ainsi, le MELCC a autorisé, le 22 mars 2018, l’arrêt du pompage des puits dans le secteur du haut du talus. Cet arrêt est conditionnel au maintien du suivi de la qualité de l’eau souterraine jusqu’en 2022. «Après cette date, les conditions d’arrêt et du suivi seront révisées en fonction des résultats obtenus. Advenant que d’ici là, le suivi montrerait une recrudescence de la mobilité des hydrocarbures dans le sol et d’un risque de migration de ceux-ci vers la rivière, le CN s’est engagé à implanter un nouveau système de gestion de l’eau souterraine», rapporte Sophie Gauthier.

Le déraillement de train a eu des conséquences environnementales importantes sur la faune et la flore. Les coûts pour les travaux de décontamination et de réhabilitation sur le site du déversement sont entièrement assumés par le CN.

Le MELCC prévoit réévaluer la situation environnementale du site contaminé en 2022.