Stéphane Bilodeau, policier motard pour la SQ

À l’occasion des semaines de la construction, la Sûreté du Québec (SQ) lève le voile sur le travail de son escouade USSR composée de policiers à moto.

USSR pour Unité de soutien à la sécurité routière. Les agents patrouillant en moto peuvent émettre des constats pour toutes les infractions reliées au code de la route: port de la ceinture, cellulaire au volant, vitesse excessive, etc.

Comme les motos sont plus petites que les voitures de patrouille de la SQ, les policiers motards sont souvent utilisés pour faire du radar dans les zones de construction où ils se placent entre les cônes.

Mais pour ce type d’intervention comme n’importe quelle autre, la sécurité prime avant tout pour ces agents qui bénéficient de peu de protection en cas de pépin.

«La sécurité est un aspect très important de notre travail. Quand on circule en moto en général, les automobilistes nous voient moins. On est peu visible sur la route. Ça a ses avantages comme ses inconvénients. Il faut donc toujours penser à notre sécurité ainsi qu’à celle des autres usagers de la route. C’est l’une des raisons qui font qu’on ne fait pas vraiment de poursuites en moto», insiste le sergent Stéphane Bilodeau, policier motard pour la Sûreté du Québec en Mauricie/Centre-du-Québec.

On dénombre d’ailleurs très peu d’accidents du côté des patrouilleurs à moto.

Formation difficile

On compte seulement une soixantaine de policiers motards à la SQ dans la province et ne devient pas patrouilleur à moto qui veut.

C’est avant tout un privilège qui revient aux policiers cumulant plusieurs années d’expérience au sein de la Sûreté du Québec.

«On doit suivre une formation intensive de quatre semaines. Chaque semaine est éliminatoire. Il y a environ 40% d’échecs. Le nombre d’agents qui applique varie chaque année. C’est l’une des formations les plus difficiles au sein de la SQ», affirme sergent Bilodeau.

Au programme de la formation: marche lente, technique d’escorte, technique de freinage à haute vitesse, freinage dans une courbe, apprendre à rouler sur différentes sortes de surfaces (gravier, asphalte, sable, etc.).

«Tout est axé sur le fait d’être capable de se déplacer dans des espaces exigus. La première semaine, on circule entre des cônes, qui se resserrent de plus en plus. Ce n’est pas un avantage d’avoir une longue expérience de motocycliste en entamant la formation parce qu’un motocycliste peut prendre des mauvais plis. La formation vise à ôter ces mauvais plis, entre autres», précise Stéphane Bilodeau.

L’un des premiers critères pour pouvoir suivre la formation est de pouvoir relever la moto…qui pèse près de 680 livres! Et une fois sur la moto, il faut être capable de poser ses deux pieds au sol. Il faut aussi détenir le permis de classe 6A permettant la conduite d’une moto.

Aucune femme n’est présentement policière à moto à la Sûreté du Québec.

Si le sergent Bilodeau a décidé de suivre cette formation, c’est entre autres en raison de son intérêt envers la moto, mais aussi par volonté personnelle.

«Il y a un peu de prestige aussi derrière ça: on est peu nombreux à pouvoir patrouiller en moto. Une moto, c’est versatile et plus facile à manier qu’une voiture. On a aussi l’occasion de faire des escortes de dignitaires ou dans les parades. Le travail est différent», conclut-il.

Prudence!

La Sûreté du Québec en profite pour rappeler aux automobilistes de redoubler de prudence sur les routes en ces semaines de la construction.

La SQ souhaite également sensibiliser les usagers de la route à la vitesse dans les zones de construction.

Par exemple, un automobiliste surpris à rouler à 110 km/h dans une zone orange hérite d’une amende de près de 500$.