Saint-Édouard « officiellement » sous l’administration publique
En milieu d’après-midi du mercredi 9 janvier, la municipalité de Saint-Édouard devenait officiellement sous l’administration publique du ministère des Affaires municipales et des Régions (MAMR). Donc, pas question de mise en tutelle, du moins pour le moment.
Pour en arriver là, il fallait que les trois membres démissionnaires du conseil, le maire par intérim Claude Lamirande et les conseillers Yves Bellemare et Michel Trudel aient remis leur lettre de démission, ce qu’ils ont fait cette journée même, a laissé savoir la directrice générale de la municipalité, Mme Annie Milot, avec qui L’ÉCHO s’est entretenu.
Les avis publics concernant la tenue des élections visant à élire un maire et trois conseillers devraient être publiés au cours de la semaine prochaine. En principe, soit avant la tumultueuse assemblée du 8 janvier au soir, il devait y avoir une élection partielle au poste de maire et un poste de conseiller, le 2 mars prochain. Cette date sera-t-elle maintenue dans les circonstances actuelles ? C’est ce que nous devrions savoir prochainement.
Pourquoi ?
Qu’est-ce qui a mené à cette situation ? Le budget de 2008 qui impliquait une hausse de plus de 40 % (44 %) de la taxe foncière, des hausses de tarifs pour l’eau, les ordures, les égouts et une taxe pour l’achat d’un nouveau camion incendie dont le coût dépasse les 300 000 $. L’ensemble de ces hausses de taxes, ajouté à des questionnements sur l’utilisation des surplus accumulés ainsi que sur la vente d’une terre à bois, entre autres, ont conduit vers la situation explosive qui a dégénéré le 8 janvier, dès l’ouverture de l’assemblée.
Le maire par intérim, M. Claude Lamirande, a donné des réponses aux questions de la salle mais de toute évidence, celles-ci n’étaient pas bien reçues des gens qui s’étaient déplacés pour cette importante rencontre.
Au point que l’ancien maire de Saint-Édouard, Michel Noël, avec lequel L’ÉCHO s’est entretenu, a dit à M. Lamirande de laisser la place s’il n’était pas capable de faire le travail. Une remarque prise à la lettre par le maire par intérim qui a quitté les lieux et remis sa démission au conseil. Son geste a été imité par les conseillers Bellemare et Trudel.
Michel Noël qui a été maire pendant huit années après avoir occupé les fonctions de conseillers, est d’avis qu’une étude plus approfondie du budget pourrait permettre de retrancher un bon 30 cents par 100 $ d’évaluation. Un comité, dont il fait partie avec la conseillère Julienne Lemay, le conseiller Jean-Jacques Noël, et les ex-conseillers Mario Bellemare et Denis Morin, a analysé le budget et en est arrivé à la conclusion que le budget était « improvisé ». « C’est triste d’en arriver là. Les gens dans la salle ont poussé les démissionnaires à prendre cette décision. Elle leur a signifié les avoir assez vus », de dire Michel Noël. Selon lui, rien n’est transparent chez les démissionnaires, il n’y a pas d’unité au conseil et on sent beaucoup d’arrogance, tout particulièrement chez M. Lamirande.
Rencontrés mercredi matin, la conseillère Julienne Lemay, le conseiller Jean-Jacques Noël, et les ex-conseillers Denis Morin et Mario Bellemare étaient encore remplis d’adrénaline et se questionnaient toujours sur le budget qui a été préparé et que l’on devait accepter la veille.
Pour un, M. Mario Bellemare n’avait pas de compliments à faire à l’endroit des démissionnaires et en particulier, de M. Lamirande. « Ces gens-là manquent de respect envers les citoyens. Quand on n’est pas capables de gérer, on s’en va chez-nous. Quand on fait son lavage, on le fait au complet, on ne saute pas une étape. C’est ce qu’ils ont fait », de dire M. Bellemare, avant d’ajouter: « Quand le monde n’est pas informé, on adopte le budget devant quelques personnes seulement. Mas quand les citoyens sont informés, il y a beaucoup de monde et on manque de chaises, comme cela est arrivé, hier soir (mardi, 8 janvier). » Il a qualifié M. Lamirande «d’entêté » et n’a pas accepté que celui-ci qualifie « d’arriérés » les gens qui ont organisé l’assemblée du 8 en amenant une assistance aussi impressionnante. « Nous avons demandé des papiers et nous ne les avons jamais eus. C’est le conseiller Jean-Jacques Noël qui nous les a donnés. C’est inexcusable », a ajouté M. Bellemare.
Il nous laissait savoir qu’une équipe était en formation en vue du prochain scrutin municipal.
Suite aux propos recueillis auprès de MM. Michel Noël, Mario Bellemare et Denis Morin, il y a fort à parier que nous pourrions voir ces gens faire un retour sur la scène municipale lors du prochain scrutin qui sera tenu au cours des prochains mois.
D’ici là, la vie continue à Saint-Édouard de Maskinongé, municipalité qui est maintenant sous l’administration publique, comme on dit dans les milieux officiels, ou, si vous préférez, « sous tutelle », dans le langage commun.
Un dossier à suivre…