Saïd Namouh condamné à la prison à vie
Pour avoir comploté en vue de perpétrer un acte terroriste, le Québécois d’origine marocaine Saïd Namouh a été condamné mercredi dernier, au Palais de justice de Montréal, à passer le reste de ses jours en prison, sans possibilité d’une libération conditionnelle avant dix ans.
L’homme de 37 ans, surnommé le terroriste de Maskinongé, avait été trouvé coupable en octobre dernier de complot à l’engin explosif, participation aux activités d’un groupe terroriste, facilitation d’une activité terroriste et extorsion en association avec un groupe terroriste.
Il est ainsi devenu la première personne au Québec – la seconde au Canada – à être condamnée à la prison à vie en vertu de la loi sur le terrorisme depuis son entrée en vigueur en décembre 2001.
La preuve, qui reposait essentiellement sur de nombreuses séances de clavardage, a démontré que Namouh voulait commettre un attentat à la bombe en Autriche. Au cours de ces discussions, il avait d’ailleurs fait état de son intention de se rendre au Maghreb et en Égypte pour y rencontrer un co-conspirateur.
L’individu était également associé au Global Islamic Media Front (GIMF), pour lequel il produisait et diffusait des messages de propagande de nature terroriste. Dans l’un de ces enregistrements vidéo, il expliquait comment fabriquer une bombe et à quel endroit la faire exploser pour tuer un maximum de victimes.
Un danger toujours présent
Dans un jugement de 31 pages qu’il a lu pendant près d’une heure, le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec, a maintes fois insisté sur le « zèle » et « l’enthousiasme » manifesté par Namouh tout au long de son projet. Ce dernier a comparé le cas de Namouh à plusieurs autres affaires similaires survenues en Ontario pour expliquer sa décision, dont celle du projet Osage, organisé par 18 personnes voulant faire exploser la Bourse de Toronto, de même que les édifices du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) et un bâtiment militaire de l’Est de la Ville-Reine. Le juge Leblond a de plus noté que les propos tenus par l’accusé lors de son témoignage, à l’effet qu’il n’avait jamais eu l’intention de perpétrer un geste violent, le tout contredisant la preuve matérielle qui avait été déposée. Tout au long de la lecture de la décision, Namouh est demeuré impassible tout en fixant le juge du regard, avant de prendre le chemin des cellules.
Une peine « inévitable »
Au terme de l’audience, le procureur de la Couronne, Me Dominique Dudemaine, s’est dit « très satisfait » de la sentence de prison à perpétuité imposée à Namouh, soulignant que celle-ci était « inévitable ».
Pour sa part, l’avocat de Namouh, Me René Duval, a affirmé qu’il « n’est pas du tout convaincu que la preuve démontre aussi clairement qu’il est si dangereux. Me Duval a cependant affirmé qu’il était « trop tôt pour dire » s’il fera appel de la décision du juge. (Source: 24 Heures: Montréal Express)