SAAQ: Le bureau local est menacé

Depuis son arrivée à la direction de la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC de Maskinongé (CCIMM), il y a un an et demi, Josée Lessard a constaté un recul d’environ 700$ par mois, relativement aux bénéfices que son organisme retire du mandat avec le bureau local de la Société de l’Assurance Automobile du Québec (SAAQ). La hausse des frais, la distribution des plaques par les concessionnaires et l’utilisation plus fréquente d’Internet par la clientèle menacent la pérennité des locaux de la SAAQ à Louiseville.

Chaque fois qu’un utilisateur se rend au comptoir pour payer ses immatriculations, renouveler son permis ou sa carte d’assurance-maladie, des frais sont chargés et remis en partie au mandataire de la SAAQ, le cas échéant, la CCIMM. Les frais sont estimés en fonction du temps moyen d’une transaction (voir tableau en marge de l’article).

Par contre, là où le bât blesse, c’est au niveau de l’utilisation d’Internet.

De plus en plus populaire, l’accès au site Internet de la SAAQ pour faire les paiements ne donne aucune commission au comptoir local et par le fait même à la Chambre de commerce. Comparativement aux récentes années, la CCIMM perd 700$ par mois. Actuellement, elle couvre de justesse les frais pour garder le bureau ouvert, mais si la régression poursuit son cours, elle craint de devoir s’en départir.

C’est la raison pour laquelle, la CCIMM et les employés du bureau local ont contacté L’Écho de Maskinongé.

Par contre, le relationniste auprès des médias de la SAAQ, Mario Vaillancourt, croit que la fermeture d’un bureau à Saint-Ignace-de-Loyola, situé à 34 kilomètres de Louiseville, a pu bonifier temporairement le volume de transactions à Louiseville dans le passé.

«C’est un facteur qui peut avoir influencé les statistiques, explique-t-il. Entre le 30 juillet 2010 et le mois de juin 2011 il y avait un bureau de moins dans votre secteur et puis nous avons ouvert une succursale à Berthierville.»

Une vétérante du métier

Yolande Lefrançois-Bouchard est préposée à l’immatriculation depuis 17 ans, elle est entrée en poste quand la Caisse populaire Desjardins a cédé le mandat à la CCIMM en décembre 1994.

«On sollicite la population pour qu’elle vienne effectuer ses transactions ici, si elle veut garder les services dans la région et aider le bureau à demeurer en santé», avertit-elle.

«C’est sûr que les gens peuvent facilement faire leur renouvellement par Internet, mais un moment donné, ils n’ont pas le choix de venir, explique Mme Bouchard. Comme la photo de la carte d’Assurance Maladie, on ne peut pas faire ça par Internet, il faut venir ici. Si les gens ne veulent pas perdre une journée de travail et être obligés de se déplacer à Trois-Rivières, je les encourage à venir faire leurs transactions ici.»

Quatre emplois dépendent en ce moment du bureau local de la SAAQ, dont deux à temps plein.

Mythe et réalité

Contrairement à la pensée populaire, les employés des bureaux de la SAAQ ne sont pas des fonctionnaires, ils sont engagés à titre de sous-traitants. Les bureaux locaux relèvent donc indirectement du gouvernement puisqu’ils sont pris en charge par des mandataires qui gèrent les bureaux, ceux-ci ne sont pas assurés de réaliser un bénéfice grâce à la SAAQ, comme n’importe quel commerce privé.

On estime à environ une année complète, incluant la formation, le temps requis par un nouvel employé pour devenir complètement fonctionnel. Les coûts reliés à la formation sont assurés en partie par les mandataires. Comme la moitié des emplois du bureau sont engagés à temps partiel, le roulement de personnel est relativement élevé.

Par ailleurs, la SAAQ n’a pas été épargnée par la récente crise financière. Elle a dû mettre en place un plan à long terme pour enrayer le déficit enregistré. Selon les récentes données rendues publiques, la dette de la société s’élève à 1,6 milliard$. La SAAQ espère résorber la situation d’ici 2023.